Lors du dernier Epoqu’Auto à Lyon (2017), le stand du VRM (Vintage Revival Montlhéry) nous présentait deux autos cyclecars VILLARD exceptionnels.
Quand je dis « exceptionnel », je ne parle pas de luxe ou de tarifs stratosphériques mais bien d’originalité, d’ingéniosité et de rareté… 😉
La marque Villard a existé de fin 1924 à 1935 à Janville (Oise). Son dirigeant, Marcel Villard (1890-1966) était un mécanicien surtout passionné par les systèmes à cardans (il a d’ailleurs déposé de nombreux brevets en la matière!).
L’originalité de ces cyclecars à 3 roues était que la roue avant était tractrice et directrice.
La plupart n’avaient pas de boite de vitesses (certains ont néanmoins reçu des boîtes de vitesse Staub) et l’entrainement se faisait par un plateau-friction. Aussi, c’est une chaîne qui entraînait un cardan (brevet Marcel Villard) qui faisait tourner la roue, sans condamner la direction…
Les moteurs étaient, soit des moteurs 2 temps 350 cm³ Béchir et Colin, soit des moteurs 500 cm³ Staub ou Harrissard.
Il y a eu entre 5 et 600 exemplaires de fabriqués en différents Types (25, 27, 29, 31, 33, Tourisport, Aéro 34, etc…) et carrosseries (torpedo, cabriolet, normande, camionnette, etc…,).
A partir de 1927, il y a même eu quelques Villard à 4 roues (toujours à traction avant).
Pour asseoir sa notoriété et prouver la fiabilité des ses cyclecars (et après avoir participé à des courses en « Colombes » similaires), Marcel Villard a engagé des autos aux Bols d’Or et aux courses Paris-Pyrénée-Paris (1926, 1927) et Paris-Nice où il a brillé dans sa catégorie.
Aujourd’hui, une vingtaine de cyclecars Villard sont recensés, la plupart roulant.
(Je ne sais pas quel était le lien exact entre Marcel Villard et la marque « Automobiles Colombe » (1920-1925) mais le fait est que Colombe a vendu des voitures à trois roues avec des brevets Villard et lui-même a couru sur des automobiles Colombes…)
Voici une présentation dans Omnia (août 1929), extrait trouvé sur Gallica (BNF):
Le trois roues Villard est bien connu comme véhicule de livraison (fig. XV et XVI).
Sa caractéristique originale est sa roue avant motrice et directrice.
Le moteur, un petit deux temps ailettes soufflé par ventilateur, attaque par galet un plateau de friction, relié a la roue avant par une chaîne.
Comme la roue est à la fois directrice et’ motrice, un joint articulé est situe dans son plan qui permet l’entrainement quelle que soit l’obliquité.
La fourche de la roue est combinée afin de garantir les déplacements latéraux et elle possède de plus une particularité très intéressante.
Les branches de la fourche étant articulées et conjuguées avec des demi-ressorts pour la suspension, la tête de fourche est mobile de façon que la chasse reste constamment positive, qualité importante pour la précision de la direction et la tenue de route.
Le châssis repose par demi-ressorts sur l’essieu arrière constitue en deux pièces articulées.
Avec une faible puissance à transmettre la friction est simple et de bon rendement. Elle fournit: embrayage, vitesses multiples et changement de marche.
Le châssis peut recevoir soit une carrosserie deux-trois places, soit une caisse de livraison.
C’est le record de la simplification des organes.
Et un autre article sur Villard et sa concurrence (Omnia décembre 1930): Villard, voiture de curé? 🙂
Le Villard est un exemple de cette tendance. Le petit torpédo 3 CV, qui était exposé, est bien adapté à sa destination. Nombre de prêtres utilisent déjà le modèle 2 CV, qui est devenu la voiturette du curé appelé à desservir de multiples communes à la campagne. Le curé de campagne pourrait fort bien devenir le pionnier du cyclecar dans les services ruraux.
Et maintenant, place aux 2 Villard présentés:
CYCLECAR VILLARD TYPE 27 de 1927
Carrosserie normande.
Moteur Colin 350cm3. Entrainement par plateau / friction. Traction par cardan dans la roue avant (brevet FR 531432 A du 15 janvier 1921).
CYCLECAR VILLARD TYPE TSM (31A de 1931)
Carrosserie : Cabriolet en alu
(le seul connu!)
Moteur Staub 500cm3. Entrainement par boite de vitesse Staub. Traction par cardans dans les deux roues avant (brevet FR 626512 A du 12 Août 1926).
Plein d’infos ici 😉
Aussi, le propriétaire du 3 roues en photo ci-dessus (type 27) est à la recherche de tous documents, infos, etc concernant cette marque. N’hésitez pas à en envoyer si vous en avez ou à aller sur sa page Facebook…
Article du magasine Rétroviseur de mars 2019:
(article de référence… 🙂 )