Toul-Nancy 1925

ON S’ATTENDAIT A DES RECORDS ÉMOUVANTS…

Or les résultats signalent les victoires de

BENOIST, sur voiture DELAGE, en 5 minutes 31 sec. 4/5

RICHARD, sur moto PEUGEOT, en 7 minutes 11 sec. 4/5

SCIIELLE, sur moto MONET-GOYON, en 11 min. 55 sec.

Le Classement général

La matinée

La musique de la Garde Républicaine a quitté Nancy hier matin par l’express de 9 heures, allant à Epernay. Sur le quai, M. Balay, son chef, a pris congé de M.M. Gérar-Dubot, notre confrère du « Journal », et Edouard Huchot, trésorier de l’A.-C. Lorrain, à qui il a exprimé toute sa satisfaction pour l’accueil reçu dans la capitale lorraine.

A 10 heures, une longue file de voitures battant pavillon jaune et rouge se dirige vers Toul. On observe, aux Quatre-Vents, des groupes, des familles en quête d’un coin d’ombre et de fraîcheur où l’on pourra déjeuner sur l’herbe.

Les brasseries de Maxéville, Champigneulles et Tantonville ont installé des buvettes qui seront assiégées par la cohue des consommateurs, pour peu que le soleil « tape » un peu. Des autos profitent des moindres sentiers pour se glisser dans des champs et des clairières que des campements improvisés transforment aussitôt en garages. Des ingénieurs procèdent à l’installation des tribunes. Les marques d’essence ou d’huile comme Ernégic ont multiplié les banderoles de calicot portant leur publicité. Partout des fils de fer établissent des barrages que l’entreprise Kalis frères a posée au long de la route et surtout aux Fonds-de-Toul, à le Poste-de-Velaine, à Gondreville, partout où existe un danger.

A Toul, la place de la République retentit d’un vacarme diabolique. Tous Les moteurs grondent ensemble et ce sont parfois les plus modestes en apparence qui se signalent par leurs explosions. L’équipe des Amilcar est alignée comme à la parade. Le public se précipite à la rencontre de Benoist, qui débouche avec fracas sur son formidable engin : la Delage apparaît sans conteste comme l’inévitable triomphatrice, quoique son pilote ait quitté Paris dans la nuit et qu’il n’ait pas eu le temps, par conséquent, d’étudier la piste avant de l’affronter.

Une fanfare, la Lyre Touloise, se fait entendre dans les plus jolis morceaux de son répertoire.

L’exposition des véhicules concurrents est confiée, pendant le déjeuner, à la vigilance de la police et de la gendarmerie. Le restaurant du Commerce accueille la clientèle par un menu substantiel. On échange, d’une table à l’autre, les quolibets par lesquels s’entretient la bonne humeur.

A 14 heures, nous revenons pour Nancy. Des soldats, ça et là, font la haie. Les commissaires occupent leurs postes. M. Jacques Marcot passe sur sa Talbot, annonçant par un drapeau tricolore, que le troisième Toul-Nancy va s’ouvrir.

Sur la ligne d’arrivée

Dès 13 heures et demie, la foule augmente sans cesse. M. Parisee, officier de paix, établit les services d’ordre. Des fils de fer rattachant les arbres limitent une zone de protection. Il faut montrer patte blanche aux barrages. Bientôt, les talus sont noirs de monde; les soldats sont venus en grand nombre. Les toilettes  mettent une note élégante parmi la sévérité des uniformes.

Aux tribunes, on distingue les personnalités officielles, les autorités civiles et militaires : M. Joisson, chef-adjoint au cabinet de M. Paul Painlevé, ministre de la guerre, président du conseil ; MM. André Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle ; Vidal, son secrétaire général ; Devit, maire de Nancy ; le Général Penet, commandant le 20e corps d’armée ; M. Cobus, maire de Void ; M. Pailliette, secrétaire général de l’Automobile-Club Ardennais ; notre aimable confrère M. Gérard-Dubot, secrétaire de la direction du « Journal »; M. Paul Thiry, président de l’A.-C. Lorrain, entouré des membres de son comité et de la commission sportive parmi lesquels nous reconnaissons MM. Edouard Huchot, Jacques Marcot, Robert et Xavier Pantz, Mathieu Joly, Boutmy, Jean. Brenti, etc…; les déléguée de l’A.-C. Vosgien et l’A.-C. d’Alsace.

Les représentants des marques de constructions n’ont garde de manquer au rendez-vous qui leur est donné : MM. Plasman (la Buire), Closse (Delage), Hennequin ( Voisin ), Chambosse (Amilcar), Noirtin (Sénéchal), Schott (De Dion-Bouton), Vauthier (Unic), Veyet (berliet), Drouard (Renault), etc… Les firmes de pneumatiques sont là ; voici M. Lagneault (Dunlop) et. M. Dumont (Hutchinson), etc…

Le signal du premier départ est donné à 14 h 50 ; c’est Clech qui ouvre la route. Les autres départs se succéderont à deux minutes d’intervalle. Aussitôt les services d’ordre font ranger les curieux sur les côtés de la route; mais, en dépit des consignes les plus rigoureuses ou des recommandations les plus pressantes, il parait bien difficile de combattre efficacement dans la foule ce goût de l’indiscipline qui la pousse vers les pires danger!_

Les hauts-parleurs s’évertuent en vain à répéter les mêmes objurgations : « Dégagez la route… »

On annonce que, sur une réclamation déposée contre eux par l’A.-C. d’Alsace, deux coureurs de l’équipe Amilcar, MM. Henri Chambrosse et Hotton, se verront refuser le départ, car ils sont frappés d’une interdiction pour avoir participé au meeting de Saverne, en contravention avec les règlements.

Un bruit de moteurs, qui, de loin, semble un essaim d’abeilles. Clech approche. Il grimpe la côte. Il passe en trombe. Le chronométreur officiel, M. Mathis, signale qu’il a couvert les 15 km 500 en 10 minutes 51 secondes.

Près de nous, les communications téléphoniques apportent les moindres incidents. Une alerte. On signale la chute d’un coureur, à 500 mètres de Dommartin. Impossible savoir son nom; mais il y n’ a rien de grave.

Deux motocyclettes se présentent ensemble sur la ligne d’arrivée: Schelle, sur Monet-Goyon, bat Albert Boulangier d’une longueur, après une lutte profondément émouvante.

M. Mathis commence à « donner des temps » intéressants : Boetch, sur Magnat-Debon, a mis 8 minutes 29, gagnant d’un cinquième de seconde l’as Gaudet, sur Terrot. Par contre, le record de lenteur appartient à James Trouvé, sur Rovin, qui a mis 17 minutes 47 secondes. Trouvé finit en s’aidant du pied, en déclarant que « ça manque de jus ».

Un mouvement dans la foule… On aperçoit, là-bas. deux concurrents oui escaladent la rampe d’arrivée clans un sprint fouaroyant: Daujin bat Gamberini d’une longueur, au milieu des applaudissements.

Coup de téléphone :

— Le numéro 18, Thurotte, est tombé dans un virage… Son sidecar est retourné… Sa femme est blessée, mais peu grièvement… Il n’y a pas lieu d’interrompre ou de retarder la course…

Le meilleur temps passe maintenant à. Richard, sur Peugeot, dont nous avons publié hier l’interview. Richard a mis 7 minutes 11 secondes 4/5.

Un concurrent arrive au poste du chronométreur en déclarant qu’il a été handicapé par deux fanions jaunes qui lui barraient la route :

– « Les commissaires prétendaient que j’allais trop vite. C’est un comble… »

L’incident amuse la galerie hilare.

Le passage de Casse, sur Salmson, en 6 minutes 44 secondes 2/5, arrache des cris d’admiration et de longs applaudissements.

La catégorie « voitures », après un léger temps d’arrêt, est inaugurée par Schmitt, sur Bugatti.

(Ici, M. Jacques Marcot annonce, par les mégaphones, que Mme Thurotte, victime d’une -chute en sidecar à Gondreville, vient d’être admise à l’hôpital de Toul. Ses blessures n’inspirent heureusement aucune inquiétude.)

La course reprend.

Il est 16 heures 19.

Apparuit vient de partir. Il pilote sa Bugatti avec une sensationnelle habileté. Son temps • est de 7 min. 34 sec. 3/5. Derrière lui arrive Rost, sur Georges-Irat, en 7 min, 52 sec. 3/5 ; puis Leroy, sur Bignan et Enel, sur Ford-Montier spéciale.

Une moto de course fournit un intermède. C’est Clech, qui revient – en course cette fois – et qui réalise le temps de 7 min, 44 sec.

Les bolides se succèdent dans un fracas qui emballe la foule. Ortmans s’adjuge le meilleur temps avec 6 min. 20 sec. 3/5. Ses passagers, vêtus de combinaisons toutes blanches, tout pareils à des pénitents, désignent de très loin la voiture qui brûle l’espace.

C’est, enfin, la « voiture infernale » de Benoist qui s’attaque au record de Divo (5 min. 39 sec.) du Toul-Nancy lde 1924 et qui réussit à le « pulvériser ».

Il est 17 heures.

La foule et les autos redescendent vers Nancy. Bientôt la place Stanislas devient un immense garage. Aux fenêtres de l’A. C. Lorrain, le pavillon d’un mégaphone proclame les résultats, salués à chaque instant par les ovations populaires.

Les records battus.

Rien n’intéresse plus les sportsmen que le chronométrage des records,  « juge de paix » irrécusable!

Il n’est donc pas sans intérêt de faire resortir les progrès. qui, d’une année à l’autre, se manifestent ainsi d’une façon mathématique.

Le record qui est le plus… démoli est, sans contredit, celui ,toutes catégories motos: Richard, l’as de Peugeot, abaissant le temps de 1′ 39″ et réalisant une moyenne de 103 kilomètres 850 sur sa moto 500 cc.

L’ancien record du sympathique Gaudet établi l’an dernier sur Terrot 350 cc, en 8′ 50 » 3/5, est battu par ce même Gaudet (Terrot), qui fait 8′  29″ 1/5 cette année, mais aussi par Boetsch (Magnat), qui bat son camarade de… un cinquième de seconde seulement!

En voiturettes 1.100, Arnoux. sur Sénéchal, bat l’ancien record de Rigal de 52 secondes.

En 1.500 cc, Colomb reste recordman avec 7′ 26″ 1/5.

Enfin, Benoist, sur Delage, bat le temps de Divo de 7 secondes 1/5 ; il dépasse la moyenne de 168 kilomètres à l’heure!

Richard, l’habile pilote (marseillais) de notre grande marque nationale Peugeot, a donc accompli la performance fantastique qui consiste à battre de plus d’une minute l’ancien record moto toutes catégories.

Richard, que nous avons pu interviewer à l’arrivée, était naturellement heureux et souriant et il nous a déclaré:

« Course sans histoire, j’avais ma moto de course sur route, je suis parti comme sur … 300 kilomètres et je me suis arrêté (après la banderole !) sans m’apercevoir presque que j’avais parcourt 15 kilomètres.  »

Richard montrait la moto 500 cc qui donne si souvent la victoire à Peugeot et qui, véritable merveille de mécanique, a servi de modèle pour l’établissement du nouveau type 175 cm3 que lance notre grand constructeur français.

Une révélation dans le lot, c’est le jeune Yves Giraud-Cabautons, qui fut l’objet d’une réclamation pour un mince détail de son équipement et qui n’en garde pas moins se rare valeur. On s’en apercevra bientôt…

M. Bachmann nous apprend qu’il conserve la représentation de Panhard dans la nouvelle affaire qu’il crée et dont nous aurons prochainement l’occasion de nous occuper. Il est ravi de la victoire de M. Ortmans, qui réalise le meilleur temps de toutes les catégories tourisme avec sa 20 CV Panhard Sport, battant en outre le record tourisme toutes catégories de l’épreuve depuis sa fondation. A son avis, la victoire d’une voiture de série appartenant à un client est autrement significative encore que celle des voitures de course.

Nous félicitons M. Bachmann et lui faisons remarquer que depuis que Nancy fait du sport, il a toujours représenté les marques victorieuses. Il sait choisir et s’attacher les firmes qui ont sorti le meilleur modèle.

Une mention spéciale au n° 75, modèle 35 CV Panhard de 6 ans, qui a fait 109 de moyenne avec une grosse limousine et quatre passagers.

Le Nancéien Arnould comme tous les jeunes, a de l’audace, et on comprend les désirs ambitieux qui l’animent, quand on voit avec quelle fidélité le succès lui sourit.

Malgré une phalange redoutable d’adversaires, il s’est débarrassé du lot en s’adjugeant la meilleure place de sa catégorie en 8′ 47″.

Il confirme sur sa Sénéchal 1.100 cc ses superbes performances du Grand-Prix de Lyon et de Monthléry, grâce à la carrosserie cuir extra-légère des ateliers Xénard d’Essey-les-Nancy.

Tous nos compliments.

Le classement

Motos 100 cm. course

1. 47 ELECH, 11′ 51″ 3/5.
2. 39 TROUVE, 17′ 47″ 2/5.

Motos 175 touriste

1. 2 SCHELLE, 11′ 55″.

Motos 175 coure

1. 3 BOULANGIER, 10′ 55″ 1/5.
2. 4 BOULANGER 12′ 5″.
3. 5 ROUDADOUX, 11′ 52″ 2/5.

Motos 250 touriste

1. 6 ERB, 19′ 38″ 3/5.

Motos 250 course

1. 7 PERROTIN, 9′ 13 »

Motos 350 touriste

1. 38 DURAND, 19″.

Motos 350 course

1. 8 BOETSCH, 8′ 29″.
2. 12 GAUDET. 8′ 29″
3. 11 BOULET 1′, 8′ 56″ 4’15.
4. 13 COLONEL„ 9′ 27″.

Motos 500 touriste

1. 17 DANGIN, 9′ 18″ 1/5.
2. 24 GIES, 10′ 58″ 3/5.
3. 16 GAMBERINI, 11′ 18″ 2/5.
4. 14 Aloïse MEYER, 12′ 35″ 4/5,

Motos 500 course

1. 29 RICHARD, 7′ 11″ 4/5.
2. 46 KLECH. 7′ 44″.

Cyclecar 500 course

1. 21 VIOLET, 9′ 37″ 4/3.

Cyclecar 750 course

1. 22 SANDFORD, S’ 53″ 4/5.

Voitures jusqu’à 1.100 touriste

1. 35 ARNOULD, 57″ 1/5.
2. 56 MONOT, 9′ 25″.
3. 27 LAFARGE, 9′ 26″.
4. 33 STAAL 9′ 29″.
5. 28 CAUDRELIER, 9′ 43″.
6. 37 AUBERT, 9′ 46″ 1/5.
7. 42 BORDES, 9′ 50″ 1/5.
8. 31 FONTAINE, 10′ 5″ 4/5.
9. 30 HUSSON-RAISON. 10′ 20″ 1/5.

Voiturettes 1.100 course

1. 40 CASSE, 6′ 55″ 2/3.
2. 43 IVANOSKY, 8′ 28″ 2/5.

Voitures 1.100 à 1.500 touriste

1. 44 BAILLY, 8′ 25″.

Voitures de 1.100 à 1.500 course

1. 1.03 APPARUIT, 7′ 34″ 3r 5.

Voitures de 1.500 à 2 litres touriste

1. 53 ROST, 7′ 52 » 4/5.
2. 54 HEROT, 10′ 3/5.
3. 51 LEROY, 12′ 22″ 2;5.

Voitures de 3 a 5 titres touriste

1. 71 ORTMANS, 6′ 20″ 315.

Voitures de 5 à 8 litres touriste

1. 75 GIRAUD, 8′ 39″ 2/5.

Voitures- de 5 à 8 litres Course

1. 70 BENOIST, 5′ 31″ 4/5.

Le banquet

A 20 heures et demi, un banquet de cent convives réunissait dans les salons du Restaurant Stanislas les invités officiels et les amis de M. Paul Thiry.

Le président de l’A. C. Lorrain avait à sa droite M. Joisson et M. André Magre à sa gauche. Parmi les personnalités remarquées à la table d’honneur, notons MM. de Warren, député ; Devit, maire de Nancy, Denis, maire de Toul ; Cobus, maire de Void ; général Pénet, commandant le 20e corps d’armée ; Gérar-Dubot, secrétaire de la direction du « Journal »; Vidal, secrétaire général de la préfecture;  Boiron, commissaire central ; les Membres du comité de la Grande Semaine de tourisme automobile ; MM Robert Pantz; Pierre Gérard, Loly, Boutmy, Mariès, Huchot, Odinot, Mathieu, Lacques Marcot, Boissier, secrétaire de la direction de « l’Est Républicain »; Canel, ingénieur des ponds et chaussées de Meurthe-et-Moselle.

Noté au hasard, parmi les convives MM. Eugène Rousselot, président du comité des fêtes; les deux chronométreurs officiels de Toul-Nancy, MM. Mathis et Galland, Xavier Pantz, vainqueur du rallye itnernational de Void, de Lavalette, la plupart des gagnants de l’épreuve, Richard, Arnould, Gaudet, Apparuit; quelques sportsmen nancéiens bien connus: Bachmann, Plasman, Lagneault, directeur du Pneu Dunlop, dont la marque s’associe aujourd’hui au triomphe de Benoist sur Delage; André Schott, Lhommée, agent d’Energic; Essig, administrateur du Garage de l’Est, etc…

A l’heure psychologique des toasts, M. Paul Thiry remercie tous les collaborateurs de la, Grande Semaine ; il boit à l’avenir de l’automobile et à la Lorraine éternelle.

M. Robert Pantz rappelle dans quelles conditions l’idée de célébrer bi-centenaire de Cugnot à Void, a gagné l’unanimité des esprits. Il parle en ces termes du circuit d’excursions dans les Vosges :

Si l’indépendance bien française des touristes qui participaient au circuit les a conduits à modifier à leur guise les étapes préparées, le résultat moral que nous nous proposions n’en a pas moins été atteint. Pendant six jours, est effet, près de 50 voitures de puissance et de marques différentes ont sillonné les différentes routes. des Vosges, elles ont goûté, grâce te la facilité de déplacement que permet l’automobile moderne, les. joies les plus pures que procure le tourisme en montagne ; enfin, les automobilistes ont visité la quasi totalité des stations balnéaires vosgiennes et en particulier la plus élégante de toutes, Vittel, où, pendant deux jours, l’accueil le plus cordial et le plus souriant leur a été réservé.

Au cours d’étapes qui avaient été judicieusement choisies pour relier, à l’aide de parcours pittoresques, les villes d’eau des Vosges servant d’escales, une cinquantaine d’automobiles ont accompli, en se jouant les itinéraires les plus variés, alors qu’il y a seulement vingt ans un seul des parcours journaliers envisagés aurait constitué une pénible et complexe expédition.

M. Plasman, représentant de la Chambre syndicales de l’automobile, est honoré du geste amical qui resserre les liens unissant les commerces et les industriels de la section où l’on se préoccupe de vulgariser les notions d’un métier qui prépare d’excellents ouvriers pour les ateliers et pour les garages.

M. Raoul Boissier fait l’histtyrique de Toul-Nancy depuis 1913. II déclare que l’appui de notre journal restera toujours fidèlement acquis aux sportsmen de Lorrain.

M. Gérar-Dubot dit que le représentant de l’A.-C. Lorrain gagna aisément sa cause quand il expliqua au « Journal » le programme de la Grande Semaine. Il remercie très sincèrement le président du Conseil, ministre de la Guerre, pour les autorisations qu’il a si généreusement accordées ; c’est grâce à lui que la musique de la Garde républicaine a pu se faire entendre à Vittel et à Nancy, c’est lui qui a permis que la troupe fût mise à la disposition des services d’ordre.

M. Cobus évoque la noble figure de Cugnot; dit sa fierté d’avoir pu obtenir que son illustre compatriote fût enfin honoré comme méritent de l’être tous les hommes d’initiative et de progrès.

M. Denis, Maire de Toul, se félicite à son tour de voir que, depuis l’âge des diligences, on a supprimé entre les deux villes les distances franchies aujourd’hui en cinq minutes par la vitesse des automobiles.

M. Devit, maire de Nancy, boit à la prospérité de l’A.C. Lorrain ; il espère que, l’an prochain, on fêtera solennellement l’admission du deux-millième membre.

M. André Magre, préfet, s’adresse au représentant du gouvernement pour lui dire que son voyage au Maroc possède une sigaification qui fut peut-être comprise en Lorraine mieux que partout ailleurs…

Quoique profane en matière de sport, M. le préfet admire profondément les précurseurs, les vétérans, ceux qui ont sacrifié leur fortune et parfois leur vie pour le salut de leur oeuvre.

Il termine en portant le toast loyal à M. Gaston Doumergue, président de la République.

M. Edouard de Varren apporte le salut du Parlement à la cause du sport ; il s’associe à l’hommage dont Cugnot fut l’objet ; il montre l’intérêt qui s’attache au succès de la Grande Semaine d’automobile et de tourisme.

M. René Joisson clôt la série des discours par un fort galant compliment aux dames ; il se réjouit que M. Painlevé l’ait désigné pour venir à Nancy dans une circonstance aussi heureuse :

– Notre paix, si riche en forces et en valeurs, se doit de les augmenter. M. le président du Conseil a affirmé sa confiance dans notre aviation nationale ; le gouvernement considère que le sport est une question de sécurité développant les ressources de notre race.

Il boit à la République et à la France. (Applaudissements.)

Un ban final est battu en l’honneur de M. Canel, ingénieur en chef des ponts et chaussées.

M. Jacques Marcot, président de la commission sportive, donne lecture du palmarès :

Des ovations prolongées saluent les performances d’Apparuit, d’Ortmans, de Richard qui atteignit, sur Peugeot, la moyenne de 129 kilomètres, etc…

M. Paul Thiry annonce que Benoist, triomphateur de la journée, n’a pu assister au banquet.

– Il est arrivé ce matin, ayant passé la nuit au volant de sa Delage, dit-il… Après son éclatante victoire, il est reparti pour Paris, où il prendra livraison, demain, de la voiture sur laquelle il enlèvera peut-être, dimanche, le Grand-Prix d’Europe… Messieurs, c’est un as (triple salve d’applaudissements).

La distribution des prix est, à chaque instant, interrompue par les témoignages de sympathie et d’admiration : Casse, Richard et Gaudet sont particulièrement fêtés.

Le banquet prend fin à minuit, au milieu de l’enthousiasme et de l’allégresse générale.

Achille LIEGEOIS.

La Delage Course 8 litres de Divo à Argenteuil le 1/03/1925

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.