C’est sur le stand « Grand Prix Motul – Fondation du Patrimoine » (Rétromobile 2019) qu’était exposée cette Sigma de 1916 avec une carrosserie Torpédo spéciale et ayant appartenu à l’As des As, Georges Guynemer!
(elle présentée comme ayant une carrosserie Torpedo mais j’aurais plus dit « Carrosserie Sport 2 places »)
Plutôt que de la paraphraser, voici un extrait du dossier de presse la concernant:
Natif de Compiègne, l’aviateur Georges Guynemer (1894-1917) reçoit son baptême de l’air alors qu’il est âgé d’à peine 17 ans. Il intègre peu après la célèbre escadrille des Cigognes, où il s’illustre rapidement comme l’un des pilotes les plus renommés de la Première Guerre mondiale, affichant 54 victoires homologuées à son palmarès aérien.
En 1916, alors que les usines de France sont toutes employées à l’effort de guerre, ses succès militaires lui permettent d’obtenir du ministère de la Guerre une autorisation spéciale pour construire sa torpédo.
A la recherche d’une vitesse toujours plus grande, il se voit d’ailleurs infliger une contravention sur les Champs-Elysées alors qu’il roule à une allure jugée excessive par la maréchaussée parisienne. Le pilote meurt au combat en 1917, à l’âge de 22 ans.
Apparue au début des années 1910, une torpédo est une voiture décapotable dotée de portières à l’avant et d’un pare-brise sans vitrages latéraux. L’aérodynamisme créé par la partie fuselée du capot qui forme une ligne continue avec le corps de la caisse, sans d’autre brisure que celle du pare-brise, annonce les voitures de l’après-guerre.
La Torpédo Sigma de Georges Guynemer, petite voiture sportive, est dotée de deux places décalées et ne possède qu’une seule porte du côté passager.
Elle est fabriquée en 1916 par la société des Automobiles Sigma, située à Boulogne-Billancourt/Levallois-Perret (firme qui disparaîtra en 1928).
Elle est équipée d’un moteur à quatre cylindres (n°13.133) de la marque Ballot, fabricant de voitures mais aussi de moteurs pour avions (après avoir été rachetée par Hispano-Suiza en 1931, Ballot disparait en 1938).
La carrosserie, signée « Carrosserie universelle brevetée, P. Valéry, rue Chaveau, 7, Neuilly-sur-Seine », est réalisée par un avionneur pour lequel Guynemer travaillait comme consultant, ce qui lui donne un caractère encore plus exceptionnel.
Elle possède encore son immatriculation ancienne : 3423Y3. Elle est complète et en bon état.
Cette torpédo, d’une traçabilité parfaite, est représentative à la fois de l’organisation de la construction automobile en France à la fin des années 1910, encore proche de celle de l’hippomobile (carrossier, constructeur, fabricant de moteurs), et de l’évolution des formes de carrosserie vers une modernité et une recherche de vitesse toujours plus grande.
Ce véhicule est aussi symbolique de la modernité d’un homme, qui se passionnait pour l’aviation naissante et embrassait la nouveauté automobile.
ÉTAT ACTUEL DU VÉHICULE
Le véhicule a été dépoussiéré dans le cadre du chantier des collections en mars 2016. Il présente globalement un bon état de conservation, exposé sur socle et sur « chandelles ». Les cuirs des sièges présentent des plis, des déformations, des déchirures et une légère pulvérulence. Les pneus présentent une grande fragilité et de nombreuses altérations, en particulier les deux pneus arrière et le pneu avant gauche (désolidarisation du caoutchouc). La peinture est très encrassée, les tests de nettoyage sont convaincants pour permettre un nettoyage complet du véhicule.
RESTAURATION ENVISAGÉE
Le traitement de conservation-restauration concerne la structure, la carrosserie, le moteur, les transmissions, les garnitures de cuir, linoléum et caoutchouc, les éléments métalliques, les peintures et les pneumatiques.
PROJET DE VALORISATION
Le véhicule sera exposé auprès du grand public au Musée national de la Voiture à Compiègne.
et voici le dossier de presse complet: