Le site qui présente et fait revivre notre patrimoine automobile, principalement avant guerre et de marques françaises aujourd'hui disparues! (Lorraine Dietrich, Voisin, Salmson, Georges Irat, Delage, etc…). Venez redécouvrir ces autos exclusives, sportives et ces cyclecars…! ;)
C’est encore lors du dernier Rétromobile (2018) qu’était exposé ce beau cyclecar BNC 527 (Bollac, Netter & Compagnie) bien patiné de 1929 (châssis n° 27118 et moteur Ruby DS n° 2768 DS).
Il était en vente par Artcurial (vendu 72500€)
Chez BNC, il ne faut pas nécessairement voir les « 527 » comme une voiture un cyclecar à part entière mais plutôt comme un châssis (empattement 2,35; voies 1,15 m; essieu avant Perrot Piganeau) qui se décline en différents modèles selon le moteur utilisé (Ruby ou SCAP, compressé ou pas…) et sa carrosserie.
Ici, il s’agit d’un moteur RUBY type DS de 1097 cc et 6 CV (c’est le même moteur qui sera utilisé chez Georges Irat dans les modèles MDS en 1935 sauf qu’il est retourné avec la boite devant, traction-avant oblige…).
Pour une fois, elle n’a subi aucune modification et a même gardé sa carrosserie « Saint Hubert » d’origine (la carrosserie des BNC a souvent été modifiée pour arborer un « cul pointu » type « bordino »).
Cette carrosserie se veut d’avantage de Grand Tourisme grâce à son coffre qui permet d’emporter des bagages pour un week-end et sa porte côté passager (qui permet d’emmener une copine pour ce même week-end…!).
Elle garde néanmoins son allure très sportive avec son châssis très bas, ses lignes ramassées et sa fameuse calandre inclinée… 🙂
A Epoqu’Auto, c’est la voiture n° 27137 qui était exposée.
Elle est née avec un moteur RUBY DS 1100cc qui a été remplacé par un FORD Ten 1172cc après guerre.
Ce type de transformation était courant, notamment par le Garage SIREJOLS (ex pilote de la marque) à Levallois-Perret qui a continué à représenter la marque et à construire quelques BNC avec son stock de pièce. Son garage existera jusqu’en 1976!
La carrosserie a été modifiée dans les années 80 avec un « cul pointu » type « Paris-Biarritz » (différent des carrosseries « Saint Hubert » ou cabriolet « Armenonville »… )
C’est au VRM (Vintage Revival Montlhéry) 2015 que j’ai découvert et photographié ce BNC 527.
Pour les amateurs de patine… 🙂
Celui-ci semblait ne jamais avoir été restauré (il était à vendre mais je ne sais s’il est parti?).
Il était équipé d’un moteur Ruby (DS).
Même si la marque est un peu oubliée aujourd’hui, il faut se rappeler qu’elle a brillé en son temps! Elles étaient les concurrentes directes de Salmson, Amilcar, Bugatti…
Le slogan de la marque était: « Conçus pour plaire, Fabriqués pour satisfaire ».
Tout commença en 1920 quand Jacques Muller créa son premier cyclecar , le JMK. En difficulté financière, c’est Lucien Bollack (ex-ingénieur de chez Hispano-Suiza, excusez du peu…) et René Netter (le financier) qui reprennent l’entreprise et créent BNC (société automobile Bollack, Netter et Compagnie à Levallois-Perret) en 1923 (la marque s’éteint en 1931).
Pour faire simple, il y aura deux périodes (du moins, deux périodes esthétiques), 1923-1926 et 1926-1931 avec deux types des cyclecars caractéristiques:
-les « calandres droites« .
Le tout premier cyclecar de la marque est le type D-Z, avec un moteur SCAP de 892 cc (5 cv) et une boite à 3 vitesses (+ MA) et un châssis de 2 m 30 d’empattement.
Il y en aura aussi équipés des moteurs plus sportifs « Ruby » (972 cc, soupapes en tête, 6 cv), ce seront les D-BS et des moteurs Chapuis-Dornier (1093 cc) qui seront les D-CD (aucun jeu de mot, évidemment…! 🙂 ).
(sur la photo, c’ est un BNC Type GZ Torpedo Sport 3 places de 1923, 1 100 cm3, châssis n° 525, estimé entre 50 et 60 K€ en 2014)
En 1925, le moteur SCAP passe à 1100cc, le Ruby à 1088 cc et il le Chapuis Dornier sera même équipé d’un compresseur (Cozette).
A partir de cette date, ce seront des voiturettes et non plus des cyclecars (plus lourdes d’une part, et la législation, autrefois avantageuse, a évolué d’autre part)
La marque est de plus en plus présente en compétition au court de ces années et donnera le nom de ses victoires (ou places d’honneur) à ses modèles (types H), comme le « Miramas », le « Linas » ou le « Paris-Nice ». (les pilotes fidèles sont Boris Ivanowski, Henri Billiet…)
-les « calandres inclinées«
A partir de 1926, ce seront les types « 527 » dans différentes versions, toutes sportives et avec un châssis surbaissé, avec toujours des moteurs SCAP (T11), Ruby (DS), et des versions compétition avec compresseur Cozette.
Elles se reconnaissent à leur sublime calandre inclinée, et leur allure est en rapport avec leurs ambitions! Les modèles les plus sportifs seront les « Monza » et « Montlhéry » (le second se différenciant du premier par son compresseur)
Très orienté compétition, BNC y brillera (en oubliant peut-être ses clients), notamment en emportant le Bol d’or 1927, avec Violette Morris (deuxième Lefevre). La marque finit 2e des 24 Heures de Paris 1927 (Michel Doré et Pousse), elle remporte un victoire de classe aux 24 Heures de Spa en 1930 (avec Michel Doré et Treunet), etc, etc…(la liste est longue et les podiums nombreux) et participera 8 fois aux 24 heures du Mans (de 1928 à 1934)…
En 1928, Bollack et Netter, en difficulté financière, revendent l’entreprise à Charles de Ricou qui tente de la relancer (il rachètera aussi Lombard).
(le BNC noir ci-dessus est un BNC Type 53, Châssis n° 3022 de 1929. Il s’est vendu 80 K€ en 2013)
-et une tentative de troisième « catégorie »,
avec des voitures plus classiques que le marque tentera de lancer comme l’AER (châssis Delaunay-Belleville et moteur 6 cylindres Rolland-Pillain) et l’Aigle à moteur 8 cylindres Lycoming… mais sans succès (trop luxueuses et trop chère en cette période de crise, encore une fois…).
Charles de Ricou se ruine en essayant de sauver l’entreprise mais elle ferme en 1931. Le pilote (et concessionnaire fidèle de la marque) rachète le stock restant et construit quelques autos au compte-goutte pour les « aficionados ».
Pour revenir à celui présenté au début, la voici sous toutes les coutures:
(y a-t-il un rapport entre la plaque « Deblon » sur le tableau de bord en ce Henry Deblon?)
Par ailleurs, au dernier retromobile (2016), on pouvait redécouvrir celui du Musée Schlumpf, un type 527 GS, biplace Sport de 1926 (moteur Ruby DS de 1098 cc, 40 CV à 3800 tr/mn pour une vitesse de pointe de 140 km/h!