Voici l’histoire d’une petite (et éphémère) marque automobile de la région Lorraine: Robert Serf.
Ces autos sont le fruit des deux associés Robert Serf (le mécanicien) et Georges Didier (le financier). Robert Serf est né le 12 juin 1897 à Allamps (à côté de Colombey-les-belles en Meurthe-et-Moselle), passionné de mécanique, il effectuera 550 heures de vol au dessus des lignes ennemies pendant la Première Guerre Mondiale en tant que mécanicien mitrailleur (et recevra la médaille militaire à Verdun).
C’est une fois démobilisé qu’il s’associe avec Georges Didier pour ouvrir un garage et une agence Ford (ainsi que des tracteurs Fordson) à Colombey-les Belles . Ce garage « Serf et Didier » permettra de financer le démarrage de la marque Robert Serf.
La marque Robert Serf existera entre 1925 et 1936 et occupera 25 ouvriers. Les châssis étaient commandés mais tout le reste était fabriqué sut place (de la mécanique en passant par la carrosserie et les finitions…).
Le slogan commercial était: des voitures « légères, économiques et durables ».
En effet, les voitures étaient motorisées par des moteurs de conception maison. Un 4 cylindres à soupapes latérales de 1470 cm3 qui a été carrossé en de plusieurs versions (conduite intérieur 2 ou 4 portes, luxe, grand luxe, torpédo, camion..) et, à partir de 1932 (semble-t-il), une 4 cv de 660 cm3 à moteur 2 cylindres (sans soupape, monté sur aiguilles donc quasi-inusable…).
Il y aurait eu environ 70 autos en 4 cylindres et une dizaine en 2 cylindres de construites…(ces infos restent à vérifier…)
Bien que méconnue au niveau national, les Robert Serf ont eu un beau succès d’estime en Lorraine (et surtout en Meurthe-et-Moselle) et s’attira une clientèle de médecins, notaires, commerçants séduits, hors chauvinisme, par leur robustesse, leur qualité de fabrication très poussée et… leur petit prix (environ 7500 Frs).
Elles ont même reçu de nombreux prix (médaille d’or à l’Exposition de Nancy et diplôme d’honneur à celle de Neufchâteau en 1928, Grand prix à l’Expo de Nancy en 1929 et diplôme d’honneur « hors concours » à l’Exposition de l’Est de la France en 1930!)
Passionné de courses automobiles, Georges Didier pilotera des Robert Serf lors de courses régionales (qui, de plus, est un bon vecteur publicitaire!) et amènera même une R.-Serf à la deuxième place lors de la course Toul-Nancy de 1928, derrière une Bugatti en 11’24 ».
(la course Toul-Nancy était très connue et disputée car c’était une des toutes dernières course de « ville à ville »).
En 1935, l’atelier déménage à Vandoeuvre (54) et un prototype à traction avant sortit en 1939 (parait-il habillé d’une belle carrosserie bordeaux, d’un bel intérieur en velours, cette voiture fit une grande randonnée dans les Alpes pour prouver ses qualité mais elle fut réquisitionnée en 1939 et disparut…) (si quelqu’un en a une photo, cela m’intéresse)
C’est là la fin de cette belle aventure, ces autos ne survivant pas à la crise, la guerre, la concurrence, la production en série….. La société fut dissoute en 1943 après la mort de G. Didier (accident de la route) et R. Serf resta garagiste (reconnu pour ses compétences!). Il décède en 1981.
Il semble que la dernière Robert Serf existante soit un coach 4 cylindres exposé au musée du Mans (je confirmerai dès que je l’aurai visité!)
Mes infos viennent en partie de là:
Je suis la petite fille de Robert Serf et votre article m’a beaucoup touchée. J’y ai même appris quelques détails que je ne connaissais pas. Merci
merci pour votre message 🙂
Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas beaucoup d’infos… Si vous en avez, cela m’intéresse pour compléter cet article.
Par ailleurs, savez-vous s’il reste des autos?
Amicalement
Jean-Noël Rossignol