Lors de ma visite chez Dominique Tessier,
j’ai (grâce à ses explications) un peu mieux compris ce que représente la restauration d’une voiture exclusive (dans ce sens où les pièces de rechange n’existent plus depuis longtemps – ou n’ont même probablement jamais existé pour certaines carrosseries – et qu’il s’agit souvent plus d’une résurrection que d’une simple remise à niveau).
Le fait est qu’il s’agit ici souvent de véhicules rares et exclusifs et leur intérêt historique justifie l’effort, les recherches, les techniques utilisées, le temps passé et le soin apporté! (Je suis d’avis que bon nombre de voitures mériteraient d’être classées au patrimoine en tant que monument historique, même mobiles…).
Quand une voiture arrive, il faut alors commencer par retrouver le plus d’éléments sur son histoire (à partir de n° de châssis, la CG, les archives, les documents restants, sa propre mémoire et ses connaissances…), ses éventuelles évolutions et diagnostiquer son état (quand la voiture est complète) ou retrouver ce qu’elle a pu être, tant du point de la mécanique que de la carrosserie (l’histoire n’a pas toujours été tendre, certaines ont servi de banque de pièces par le passé, ont été modifiées, et la base est parfois plus qu’incomplète!). Il s’agit souvent d’une véritable enquête, le démontage permettant de ‘décrypter’ son histoire…
Lorsqu’il s’agit d’une restauration/reconstruction, il faut parfois scanner la voiture ou au moins certaines parties afin de pouvoir recréer des gabarits en 3D qui serviront au tolier/formeur pour refaire la carrosserie (quand les éléments sont trop abîmés ou trop fragilisés par la rouille…), le tout sur un châssis restauré et sur une structure bois refaite et reproduisant les parties bois trop abîmées pour être récupérées…
Les éléments peuvent être en tôle ou en alu. Les parties étant refaites artisanalement et à l’ancienne, il ne faut pas oublier de vérifier tous les ajustements et réglages (ouvrants, vitres, parties de la carrosserie…)
Pour le moteur, il faut qu’il soit complet ou alors il faut retrouver les accessoires (carbu, dynamo, etc…), vérifier les parties internes (bloc, cylindres, etc…). Parfois, il faut refabriquer des parties (le bloc peut aussi être recréé avec un scan, plans 3D, moule pour en refondre un… cela permet même d’apporter quelques modifications invisibles, comme, par exemple, revoir la circulation d’eau pour un meilleur refroidissement ou ajouter un peu de matière sur une partie historiquement trop faible…)
Moteur en attente Léon Paulet
Une fois refaite, la carrosserie doit être peinte en respectant les techniques d’autrefois (souvent plusieurs couches de cellulosique + polissage), les chromes ou nickelages refaits.
Quand tout est remonté, assemblé, ajusté, réglé, il reste encore la sellerie à refaire… (cuirs, tissus, laine, capote…)
Il ne reste plus qu’à effectuer un essai routier et… c’est reparti pour… une nouvelle vie!
Citroën C4 Citroën B2 « Caddy »