L’alsacien Emile Mathis (1880-1956) commence sa carrière en étant un revendeur d’automobiles (notamment agent De Dietrich pour l’Allemagne) avec son grand garage « Auto-Mathis-Palace ».
Ce sera le plus grand garage d’Europe!
Il rencontre Ettore Bugatti en 1901 (que le Baron De Dietrich a fait venir d’Italie), s’associe avec lui en 1905 pour créer leurs propres autos mais les deux se séparent dès 1907, l’un souhaitant construire des voitures de sport et de prestige, l’autre des voitures populaires et économiques…
Après avoir sorti des modèles portant son nom en 1910, les premières vraies Mathis sont commercialisées à partir de 1912, les « Baby » puis « Babylettes ».
Les Mathis participeront à nombreuses courses jusqu’à la première guerre (souvent pilotées par Emile Mathis lui-même) et brilleront par leur fiabilité et leur… légereté comme au Grand Prix de l’A.C.F. à Dieppe en 1912 et au Grand Prix de France au Mans en 1913.
Emile Mathis déserte l’armée allemande pendant la « Grande Guerre » pour se battre du côté français et récupère son usine en 1918, redevenue française. La construction d’automobiles reprend dès 1919 (avec des modèles issus d’avant 1914).
Le slogan de la marque, à partir de 1922 devient: « Le poids, voilà l’ennemi. »
L’usine sort des modèles 4 (MY) en 1926, 6 (Emysix) en 1927 et même 8 cylindres (Emyhuit) en 1930. La PY, une « petite Emy4 » (4 cylindres, 7 cv) sort en 1932 suivie d’une TY dont la puissance est rabaissée à 5 cv pour être encore plus économique, en cette période de crise! C’est la meilleure période de la marque et Mathis est alors le quatrième constructeur français (derrière Citroën, renault et Peugeot)!
Après avoir « étonné l’Amérique », Mathis s’associe avec Ford SAF en 1934 pour devenir Matford. Ford stoppe la construction du dernier modèle purement Mathis, l’Emy4 en 1935 et oblige ce dernier à lui revendre ses parts…
La Mathis présentée ici et une mignonne petite TY (4 cylindres, 5 cv).
Elle était exposée au rassemblement de la Madine (Meuse) de 2018.
Son moteur délivre une puissance de 23 CV, la boite est à 3 vitesses et son empattement est de 2420 mm pour une voie de 1200 mm. La TY ne possède pas la fameuse « roue libre » chère à Mathis depuis 1932. Elle possède néanmoins la mascotte de la marque, la fameuse « flamme »! (le slogan étant à cette époque: « La flamme de la roue libre Mathis éclaire les routes du monde. »
Je trouve sa carrosserie bien proportionnée! 🙂