Alpha Auto est une encyclopédie sur l’automobile datant des années ’70.
On y trouve des articles sur l’histoire des principales marques automobiles dont, bien sûr, Lorraine Dietrich.
Ce article rappelle rapidement l’histoire des De Dietrich, leurs débuts dans l’automobile (dès 1897!) suite à l’achat du brevet Amédée Bollé fils avec une gamme de 3 voitures (2 bicylindres 6.5 HP et 9 HP et un 4 cylindres 18 HP qui sera suivi par un 12 HP), sans oublier les camions (l’article parle des prix lors des concours, des marchés militaires mais pas des marchés vers l’Afrique ou des premiers autobus pour lesquels ils furent des précurseurs en créant les premières lignes…)
Il retrace l’épopée des courses automobiles de cette époque (il parle sans le nommer du « Torpilleur ») même si, malgré des débuts prometteurs, les De Dietrich « système Améedée Bollé fils » furent vites dépassées (d’autant plus qu’Amédée Bollé lâcha la compétition dès ses premiers échecs et laissa De Dietrich développer ses autos seuls…. )
L’article ne dit pas que malgré les difficultés et les échecs lors des courses, Adrien de Turckheim, porté par sa passion et sa pugnacité (et le besoin de publicité), persévéra et, étant à la recherche d’un nouveau brevet, finit par rencontrer le duo Turcat et Mery.
Il en découlera, dès 1903, une toute nouvelle et très belle gamme, nettement plus moderne et fiable, les De Dietrich « licence Turcat-Mery » avec trois 4 cylindres (12 HP de 3054 cm3; 16 HP de 4077 cm3 et 24 HP 5430 cm3). En 1904 apparaîtra une 35 HP (6900 cm3) qui sera remplacée en 1905 par une 60 HP (12000 cm3)!
L’article ne parle pas de la « brouille » que l’initiative d’Adrien de Turckheim provoqua avec son oncle, le Baron Eugène De Dietrich. La conséquence est que la société devient 100% française sur Lunéville et devient donc « Société Lorraine des Anciens Etablissements De Dietrich et Cie de Lunéville » et à partir de 1906, les voitures s’appellent « Lorraine Dietrich » (1906 voit aussi la création de l’usine d’Argenteuil).
A partir de 1912, les ingénieurs maison commencent à créer leurs propres modèles (pour ne plus dépendre des licences).
L’article revient alors sur les succès en compétition de cette période « Turcat-Mery », notamment les coupes Gordon-Bennett , les course « de ville à ville » et les Grands Prix de France à Dieppe avec des pilote comme Duray….
Il rappelle qu’avec le début de la guerre en 1914, Lorraine Dietrich se concentra sur ses camions militaires, se mit à fabriquer des blindés mais surtout que c’est à ce moment que fut recruté l’ingénieur Marius Barbarou pour produire des moteurs d’avions (dont un 6 cylindres et un V12 qui équipèrent de nombreux avions, y compris dans les années ’20…)
Après la guerre, Marius Barbarou sortit un 6 cylindre de 15 HP tellement performant et fiable qu’il fit de l’ombre au reste de la gamme et les modèles « B3/6 » qu’ils équipèrent furent la principale gamme de la marque….
Les B3/6 brillèrent même en compétition en finissant deuxième à la course des 24h du Mans en 1924, en prenant la 1ère place en 1925 et les 3 premières places en 1926! La firme est à son apogée…
Ce modèle évolua peut et ce n’est qu’en 1931 que sortit un nouveau (et dernier) modèle « La Lorraine » (nom de la marque depuis 1928), la « 20 CV » (bien plus luxueuse mais dont le moteur était moins sportif et puissant que le précédant 15 cv des B3/6).
La (toute petite) production s’arrêta en 1935 et La Lorraine continua à fabriquer des véhicules tout-terrain à chenillettes jusqu’en 1939.
Même s’il est court et rapide, cet article est donc intéressant à (re)lire car synthétise assez bien l’histoire de cette belle marque. Evidemment, tous ces points méritent d’être développés 🙂