Cette édition des 24 heures du Mans (1926) sera la consécration de l’équipe Lorraine Dietrich!
Pour cette course encore, les voitures doivent être de série (et figurer aux catalogues des constructeurs) mais peuvent être préparées pour gagner de la puissance.
Elles doivent avoir tous les accessoires nécessaires (éclairage, capote et démarreur électrique, d’où le type de départ qui impose de monter la capote et de démarrer la voiture pour partir…).
Les ravitaillements (eau, huile, essence…) ne se font que tous les 360 km afin d’éprouver les mécaniques au maximum! Enfin, la piste est recouverte de 3 revêtements différents pour les tester.
Ces 24h du Mans représentent donc un vrai « laboratoire » et la course porte bien son nom de Prix d’Endurance! Ce sont 41 voitures qui prendront le départ.
Evidemment, 3 Lorraine Dietrich participent. Ce sont les :
-n°4 (Plaq.: 633Z79) de « Stalter » et Edouard Brisson
-n°5 (Plaq.: 635Z79) de Gérard de Courcelles et Marcel Mongin
-n°6 (Plaq.: 634Z79) de Robert Bloch et André Rossignol
Les 3 sont équipées de pneus « ballon » Dunlop « à tringle sur jantes à bases creuses », de carburateurs Zenith, phares (dont un 3ième petit projecteur code type « monocle »), dynamo et démarreur Marchal, amortisseurs Hartford (?), huile Castrol
Après le pesage à 15h, toutes les voitures sont placées en « arête de poisson » pour le départ à 16h, c’est Boillot (sur Peugeot 18cv type « Targa Florio ») qui prend la tête au 1er passage devant les 3 Bentley.
Au 2ème tour, il est toujours devant mais déjà talonné par 2 Lorraine Dietrich qui ont doublé les 3 Bentley, la bataille s’annonce rude… 🙂
C’est au 29ième tour (vers 21h30) que la Lorraine prend l’avantage sur la Peugeot (qui vient de casser son pare-brise) et à 23 heures, le classement est le suivant: LD n°6 (42 tours), Peugeot n°3, Peugeot n°2, LD n°5, Bentley n°7, Bentley n°20, Ariès n°25 , Bentley n° 8, LD n°4…
A minuit la n°6 est toujours devant (et gagne une première prime de 1000 francs), à 2h, elle est toujours première à un tour devant les 2 Peugeot.
A 5h15 du matin, les Peugeot sont éliminées (alors que Boilot résistait derrière la Lorraine Dietrich n°6), l’une pour cause de pare-brise cassé et l’autre pour être repartie des stands sans utiliser le démarreur électrique pour démarrer (les phares trop puissants pour la batterie l’ayant vidée!). Le public est mécontent mais le règlement est appliqué rigoureusement!
A 7h du matin, la n°6 est toujours première devant la n°5, la Bentley s’intercalant devant la n°4 puis encore une Bentley et les O.M. A 9h45, la Bentley (alors deuxième) abandonne et laisse les 3 premières places aux Lorraine Dietrich!
A 10h du matin, les 3 Lorraine sont toujours en tête la n°6 ayant déjà parcouru 118 tours (1915.8km), la deuxième 108 tours et la troisième 101 (ou 104). Une prime de 1000 francs est allouée aux conducteurs de la n°6 et il reste 20 voitures en course!
A 11h, la n°6 a déjà roulé 2019 km, elle est deux tours devant la n°5, 6 tours devant la Bentley (n°17) et 7 tours devant la n°4
A 14h, la Lorraine Dietrich mène toujours en roulant avec une régularité d’horloge, elle en est déjà à 135 tours (et avec 2330 km soit déjà 100 km de plus que le record de 1925) , la n°5 en est à 134 et la Bentley à 130 (la Lorraine n°4 en est à 127 devant les O.M.).
Pendant les ces dernières heures, Courcelles et Mongin effectuent une belle remontée et finiront presque roues dans roues avec Bloch et Rossignol!
A 16h, les 3 Lorraine Dietrich finissent aux 3 premières places, la n°6 première après avoir parcouru 2553, 510 Km en 24h à une moyenne de 106,375 km/h! Tous les records sont battus!
et c’est sur cette apothéose que se termine l’aventure sportive (officielle) de Lorraine Dietrich…