André Lombard (30/01/1889 – ?).
Après avoir quitté Salmson, pour cause de mésentente avec Emile Petit, en 1923, il crée sa propre marque automobile et présente son premier modèle en 1927 (malgré une clause de non-concurrence de 5 ans!).
C’est, en fait, un prototype (parfaitement opérationnel), l’AL1. .
Elle a été étudiée avec l’ingénieur Edmond Vareille (ancien élève d’Emile Petit) et, si les gènes sont inspirés de chez Salmson, le moteur est totalement nouveau. C’est un 4 cylindres de 1093 cc pour 7 CV avec double arbres à cames et développe 40 Cv à 4000 trs/mn. La voiture est construite par M.S. Brault (Gennevilliers).
Toujours en 1927 arrivent deux AL2 qui sont des voitures de course aérodynamiques, à l’instar des Bugatti T32 de 1923, Voisin C6 « laboratoire », Chenard et Walcker « Tank » (1925), etc…
Le moteur est un 10 CV et il est poussé à 60 CV à 5000 trs/mn. Ces autos ont participé à des courses dès 1927, comme les 24 Heures de Paris (Christian-Royer, finit 3°), San Sebastian, La « Route des Pavets » (Christian, 4° et 1er des 1100 cc). Aucune autre ne sortira…
Enfin, et toujours en 1927, sont présentées les voitures destinées à être commercialisées, les AL3 ou « Grand Air ».
Celles-ci seront construites par « Les Fils de E. Salmson ». (Ce sont bien les fils d’Emile Salmson, mais eux-mêmes et cette entreprise n’ont plus rien à voir avec la SMS. Néanmoins, André Lombard était amis avec Georges Salmson, qui l’avait aidé à pousser Jean Heinrich à lancer la SMS dans l’automobile et à l’embaucher, ainsi qu’Emile Petit, en 1919, pour y lancer cette nouvelle activité avec la fabrication de cyclecars GN sous licence…, ouf!).
En 1928, au salon de l’Auto est présenté un châssis AL4 qui peut recevoir un compresseur (Cozette 6, 7 ou 8) et équipé de freins hydrauliques.
L’alésage de ce moteur peut passer à 72 mm afin d’obtenir une cylindrée de 1500 cc (un tel moteur sera fabriqué et exposé, c’est probablement celui-ci qui a été monté dans celle présentée ci-dessous sur un châssis « AL3-Gand Air »).
Aucune AL4 ne sera construite mais la modèle donnera néanmoins naissance à des AL3-Mk2, c’est à dire avec un châssis amélioré. Cette même année, des Lombard participent aux 24 h du Mans (sans arriver), au Grand Prix de l’ACF,
En 1929, l’entreprise, en grande difficulté financière, doit fermer.
Elle a pourtant remporté la Bol d’Or (Dhome, 1er).
Charles Ricou (qui a déjà mis la main sur BNC) rachètera l’intégralité du stock (qu’il utilisera pour produire ses BNC). La même année, André Lombard tente de relancer sa marque en créant « La Société des Automobiles Lombard » et présente au Salon de l’Auto de la même année une AL5 (2987 cc et 8 cylindres). Elle ne sera jamais commercialisée et la société ferme définitivement ses portes.
En 3 ans d’existence, environ 94 Lombard seulement ont été construites et il en resterait +/- une douzaine aujourd’hui.
Le bateau Torpilleur sur son logo pourrait venir du fait qu’il a été dans la Marine pendant le 1ère guerre… en tant qu’ « estafette-motocyliste » (messager en moto)…!
Par ailleurs, j’ai déjà présenté celle-ci (coach AL3) et celle-là (AL3 de 1928, quelque peu modifiée avec un moteur Salmson et un compresseur)
Celle qui est présentée ici (vue au Grand Prix Rétro D’Yvois 2016) est un type « Grand Air » AL3 de 1927.
Elle a appartenu au pilote Pierre Felix qui participa au Grand Prix d’Allemagne en 1932 (il abandonna). Elle était alors équipée d’un compresseur Cozette n°8, elle le perdra par la suite, probablement pour des questions de catégories dans différentes courses.
Rachetée par Serge Pozzoli, elle continue à courir de 1945 à 1947 puis aux mains de Roger Gerbout jusqu’en 1951 (la biographie de ce dernier dit qu’il a acheté un châssis AL3 sans moteur en 1946, qu’il l’a équipé du moteur 1500 cc, acquis séparément et qu’il a crée un monoplace avec un moteur Lombard (le même?) pour courir à partir de 1952, cette monoplace ayant été équipée d’un moteur BMW par la suite…).
Elle a retrouvé un compresseur (qui reste à brancher).
Merci à son propriétaire de nous permettre de la découvrir et de partager sa passion! 😉
vidéo
Mise à jour après Epoqu’Auto 2016:
comme on l’avait compris, elle allait être rééquipée comme à l’origine, c’est à dire avec son compresseur (il était déjà présent mais pas branché et elle roulait donc toujours avec ses carbus).
A Epoqu’Auto, on pouvait découvrir le montage quasi fini (quelques réglages à faire) de son compresseur Cozette.
Le travail est admirable! 🙂
[themoneytizer id= »4805-10″]