cette année, les amateurs d’ancêtres étaient (bien) servis à Rétromobile (2016) puisque le club des Teuf-Teuf s’était déplacé en force pour nous faire le plaisir de nous proposer, en plus d’une expo très intelligente, une animation avec leurs voitures « plus que centenaires »!
On a donc pu les découvrir en action en parallèle de l’expo…
Pour revenir à l’expo, elle était particulièrement intéressante car permettait deux lectures:
-la première permettait de (re)découvrir ces marques françaises qui ont (pour la plupart) disparues mais qui rappellent à quel point la France était dynamique et a été un des principaux acteurs du développement de l’automobile, dès ses origines! Ces monuments historiques automobiles (exposées ici) étaient De Dion-Bouton (1900 et 1912), Richard Brasier (1903), Corre (1905), Brouhot (1908), Grégoire (1910) et Renault (1912).
-la deuxième approche était de montrer des types de carrosseries différentes mais typiques de leur époque. Il y avait donc un « Vis-àVis » (De Dion-Bouton), deux « Tonneaux » (Corre et Richard Brasier), un double « Phaéton » (Brouhot), un « Runabout » (Grégoire), un « Torpédo » (De Dion-Bouton) et une « Limousine » (Renault).
Voici donc la présentation de ces autos:
De Dion-Bouton Type G de 1900.
(Moteur De Dion à monocylindre de 498 cc pour 4,5 CV, boite 2 vitesses sans marche arrière, transmission aux roue arrières par arbre à cardan avec différentiel, sa vitesse en pointe est de 30 km/h)
Sa carrosserie est un « Vis-àVis », c’est à dire que le conducteur et les passagers se font face, les passagers étant devant et dos à la route… Ce type de carrosserie découle des carrosseries hippomobiles (comme ce fut le cas la plupart du temps, la voiture « moderne » avec l’allure que nous connaissons n’existait pas encore et restaient à inventer… Les carrossiers s’inspiraient donc ce qu’ils connaissaient, c’est à dire des voitures hippomobiles!) . Elles étaient beaucoup utilisées au début de l’automobile jusqu’en 1900 (environ) car étaient pratique pour les constructeurs qui pouvaient cacher (en partie) la mécanique sous le siège conducteur, à l’arrière, à proximité des roues à propulser.)
Admirez toutes les commandes regroupées autour de la direction (pas de volant!)
Richard Brasier Type H 1903 (châssis n°17, moteur n° 546H)
(moteur bi-cylindres de 1700cc pour 12 CV, boite 4 vitesses +MA, transmission par arbre et pont Brasier, vitesse en palier de 55 km/h.)
Pour ce qui est de l’allure, son châssis est déjà plus « classique » avec le moteur à l’avant et sous un capot. Sa carrosserie est de type « Tonneau ». A l’époque hippomobile, les passagers des tonneaux étaient face-à-face mais longitudinalement à la route, l’accès se faisant par l’arrière. Pour l’automobile, on a conservé l’accès par l’arrière, la banquette est arrondie sur les côtés mais est désormais face à la route, le conducteur est à l’avant où il y a deux sièges séparés. Toutes les assises se veulent très confortables et on peut parler de style « Edouardien » (Roi d’Angleterre entre 1901 et 1910, période qui correspond +/- à « La Belle Epoque » chez nous et qui a marqué son style).
Corre Type F de 1905
(moteur De Dion monocylindre de 9 Cv (n°18022), 3 vitesse + MA, transmission par arbre et pont Corre, vitesse en palier de 42 km/h)
Carrosserie Vinet (Neuilly) de type « Tonneau » (cf. la Richard Brasier juste au dessus…)
Brouhot Type D de 1908
(Moteur Brouhot bicylindres de 10 CV, boite 3 vitesses + MA, transmission arbre et pont Brouhot, vitesse en palier 45 km/h)
Carrosserie « Double Phaéton » 4 places. Le Phaéton (2 places, ou Double Phaéton à 4 places) est une évolution de Tonneau qui s’en distingue par un accès sur le côté et non plus par l’arrière. Ces carrosseries sont parfois appelées de « Type Roi des Belges ».
Grégoire Type 70/4 de 1910
(moteur Grégoire 4 cylindres de 2200 cc et 18 CV, boite 3 vitesse + MA, transmission par arbre et pont Grégoire, vitesse en palier de 80 km/h)
Sa carrosserie en un « Runabout Sport ». Ce type de carrosserie, d’origine hippomobile et américaine était adapté à leur absence de route pour aller vite. Elles avaient de grandes roues et étaient légères. Pour l’automobile, ce sont des carrosseries à 2 places, légères et sportives! Pour la petite histoire, Roland Garros, en tant qu’agent de la marque, avait exactement la même que celle présentée ici…
De Dion-Bouton de Type DI de 1912
( moteur 4 cylindres 2 litres, 12 CV, boite 3 vitesse + MA, transmission par arbre et pont De Dion-Bouton, vitesse 60 km/h)
Sa carrosserie est un « Torpédo ». Le Torpédo est peut-être la première carrosserie automobile qui ne s’inspire pas d’un modèle hippomobile! Elle apparaît au salon automobile de 1908, présentée par Rheims et Auscher. Même si la capot moteur n’est toujours pas intégré à la « caisse », la ligne est plus fluide avec sa ligne de ceinture continue. Initialement appelée « Torpille », c’est la traduction anglaise de ce mot, « Torpédoé qui sera retenu pour ce type de carrosserie plus moderne…
Renault Type CE 20/30 HP de 1912
(moteur 4 cylindres de 5 litres et 20 CV, boite 4 vitesses + MA, transmission par arbre et pont Renault, vitesse en palier de 75 km/h)
(châssis 33369, moteur 4994)
Elle est carrossée en luxueuse « Limousine ». La Limousine (d’avant la 1ère guerre) s’inspire des « Berlines » hippomobiles (carrosserie fermée à portes latérales, le conducteur restant à l’extérieur pour s’occuper de son attelage…). Les Limousines conservent ces caractéristiques avec 2 glaces sur les côtés et sont de véritables « salons roulants ». En bonne voitures de voyage, elles ont une galerie à bagages sur le pavillon.
Merci encore pour cette belle expo qui permettait de bien comprendre l’évolution des automobiles (ou révolution quand on voit les progrès entre une De Dion-Bouton « Vis-à-Vis de 1900 et une Renault de 1912, soit en 12 ans seulement…!)