Cette Lancia Aprilia d »Berlinetta Aerodinamica » de 1938 était exposée lors du dernier Rétromobile par Lucas Hüni Ag. Ils avaient crée une sublime retrospective des modèles les plus emblématiques de la marque…
L’Aprilia est la dernière Lancia conçue sous la houlette de Vincenzo Lancia et elle est aussi avant-gardiste qu’aboutie… Malheureusement, il décédera juste avant sa mise en production en 1936 et il ne profitera pas de son succès!
Voici quelques unes des caractéristiques de cette auto:
- caisse monocoque étudiée en soufflerie (d’où son arrière profilé et très aérodynamique) qui permet un Cx de 0.47 seulement! Cette carrosserie permet néanmoins une bonne habitabilité et un bon accès grâce à ses portes antagoniste sans montant central. Malgré les renforts que cela nécessite (pour maintenir une bonne rigidité torsionnelle), l’auto ne pèse pas plus de 880 kg! Pour la première fois, les ferrures de portes sont invisibles.
- moteur V4 très compact de 1352 cc (Vincezo ne voulait pas dépasser 1500 cc pour l’Aprilia) qui développe, grâce à des chambres de combustion hémisphériques, 47 CV à 4000 tr/mn et propulse la voiture à plus de 125 km/h. La boite est synchronisée sur les 2,3 et 4ièmes vitesses.
- les amortisseurs avant reprennent le principe de la Lambda et un différentiel complexe à l’arrière remplace les classiques barres de torsion.
- Les freins arrières sont fixés à la sortie du différentiel pour limiter les masses non-suspendus et les 4 roues sont indépendantes. Autant dire que la tenue de route est incroyable pour l’époque!
La légende veut qu’Henry Ford ait été surpris à scruter la Lancia Aprilia le soir après la fermeture du Salon de Paris et qu’il ait dit pour se justifier: « c’est la seule voiture du Salon qui vaut la peine qu’on l’admire, depuis bien des années ».
Après avoir remporté de nombreux succès dans les collines italiennes, les Mille Miglia et même les 24 Heures de Spa, l’Aprilia est devenue la voiture de route préférée de nombreux pilotes de course célèbres tels que Woolf Barnato, Mike Hawthorn, etc.
Finalement, le seul défaut de cette voiture de luxe (et très complexe) était sont prix de vente élevé mais cela n’empêcha d’en sortir presque 28000 entre 1936 et 1949. Elle fut même fabriquée en France sous le nom « Ardenne ».
Cette voiture particulière, numéro de châssis 38L -8466, est assez spéciale pour un certain nombre de raisons. C’est l’une des premières voitures de la première série avec l’option «Lusso» (luxe).
Cette option comprend les marchepieds, les instruments de tableau de bord rectangulaires en un seul panneau et une horloge de huit jours et un intérieur luxueux en «panna» (tissu de laine) avec un store en soie pour la lunette arrière. Elle appartient à un collectionneur Suisse.
Evidemment, elle reçût aussi quelques carrosseries spéciales par Touring, Pininfarina, etc…
Enfin, l’Aprilia a été immortalisée par Hergé dans l’album de Tintin, L’Or Noir.
Par ailleurs, voici, sur le même stand, quelques Lancia Stratos, comme si c’était une auto courante… 🙂