Voici un historique rapide sur la famille De Dietrich avant même que ne commence leur aventure automobile. C’est toujours intéressant de se mettre dans le contexte pour apprécier les choix qui ont été faits à l’époque et comprendre l’évolution. (pour le fun, on peut remonter jusque là)
(si il y a des erreurs ou des imprécisions dans cet historique, n’hésitez surtout pas à laisser un commentaire et je me ferai un plaisir de le compléter ou de rectifier)
Voici donc :
La famille alsacienne De Dietrich est dans la métallurgie depuis le XVIIème siècle.
Depuis le XIXème siècle, sont activité s’est développée en créant des ateliers de fabrication de rails de chemin de fer et de wagons et contribue ainsi à l’essor du transport en France. Leur siège est à Reichshoffen (château familial depuis 1770), et les usines sont installées à Niederbronn, en Alsace. (cf. la chanson sur «la bataille de Reichshoffen» 🙂 )
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Suite à l’annexion de l’Alsace-Moselle après la guerre de 1870, les De Dietrich décident de rester sur place
Néanmoins, ils doivent commencer à se diversifier car ils n’obtiennent aucun marché dans le domaine ferroviaire allemand (à cause de leur origine française ?).
Ils se lancent donc dans la production de bien de consommation, s’appuyant sur leurs ateliers de fabrication dans la métallurgie. C’est à partir là que démarrent leurs gammes de poêles, de cuisinières (activité qu’ils n’arrêteront plus jamais… !), de baignoires en fonte émaillée ou encore d’équipement urbain (Tramway…), etc…
Mais pour ne pas perdre les marchés français du ferroviaire (et, accessoirement, contourner les taxes d’importation en France, l’Europe était encore loin d’exister… !), ils créent une usine en France (…!), à Lunéville (en Meurthe et Moselle) qui est proche de la frontière.
On est en 1879 et c’est Eugène De Dietrich (1844-1918) qui en prend la tête.
(Des villes comme Lunéville ou Nancy se sont beaucoup développées à cette époque avec l’arrivée de nombreux alsaciens ou mosellans qui ont refusé de devenir allemands. C’est en partie grâce à des gens comme Emile Gallé qu’on a vu se développer l’Art Nouveau et l’Ecole de Nancy….)
En 1890, Adrien De Turckheim (ingénieur, sur la photo) et Eugène de Turckheim entrent dans le comité de direction (ce sont les neveux d’Eugène De Dietrich).
En 1896, Eugène De Dietrich se lance dans la construction automobile sous licence Amédée Bollée. (cette partie sera développée dans le prochain article)
En 1897, cette usine prend son indépendance en devenant la « Société de Dietrich et Compagnie de Lunéville ». Cela leur permet de garder ses marchés français car cette société en 100% française !
Le prochain article détaillera leurs débuts dans l’automobile avec les premières voitures sous licence.
Merci d’avoir lu jusqu’ici et, encore une fois, n’hésitez à laisser des commentaires ou à envoyer des éléments complémentaires.