qui a dit qu’à Rétromobile, il n’y a que des voitures sur-restaurées…?
Cette Harris Léon Laisne était là pour prouver le contraire… 🙂
Pour rappel, Léon Laisne (1880-1946) était un ingénieur (autodidacte) qui a crée sa propre marque à Nantes en 1919, en parallèle à son activité de constructions mécaniques.
Après avoir créé un vis-à-vis (équipé de suspensions à bras articulés longitudinaux de sa propre conception, nous verrons que ce détail n’est pas anodin…) en 1901 (il avait 19 ans), il avait déjà « sévi » chez Hurtu puis chez Léon Bollée, crée son usine et fabriqué des obus pendant la première guerre (il était mécanicien d’avions jusqu’en 1916)…
Ses voitures avaient des moteurs Ballot, Chapuis-Dornier, CIME ou SCAP (selon les cylindrées, 4, 6 et même 8 cylindres) et se démarquaient surtout par leurs châssis à quatre roues indépendantes par bras articulés attaquant des ressorts hélicoïdaux contenus dans des tubes verticaux qui leur donnaient un confort et une tenue de route exceptionnels, les roues restant toujours parfaitement perpendiculaires à la route.
(Il tenta même de participer au Grand Prix des voiturettes au Mans en 1920 avec une voiture munie de ce type de châssis mais ne put prendre le départ à cause d’un moteur trop peu puissant.)
En 1926, la marque devient Harris Léon Laisné après qu’il s’associe avec un anglais, Mr Harris pour se lancer dans la (petite) série, tout en conservant ses châssis et suspensions originales (elles sont un peu du même principe des 2CV Citroën qui sortiront bien après…) et des châssis surbaissés…
La toute dernière automobile aura même un moteur Hotchkiss (AM80) qui lui donnera la sportivité qui lui manquait…
Finalement, la marque aura fabriqué environ 150 voitures sur toute sa carrière et après en avoir vendu au compte-goutte jusqu’en 1937, elle sera dissoute en 1940. Il n’en reste pas moins une marque très intéressante qui a proposé des solutions originales et avant-gardistes… Elle a donc sa place au Panthéon des marques qui font partie de notre patrimoine! 🙂
Pour revenir à celle-ci, elle date de 1931, c’est une Type R, moteur 4 cylindres SCAT de 1700 cc, boite 3 vitesses et freins à câbles. Si elle était exposée là, c’est qu’elle est la lauréate du grand prix auto 2016 « Motul-Fondation du Patrimoine », ce qui veut dire que sont propriétaire a reçu une bourse de pour l’aider à la restaurer…
Elle le mérite! Bon courage et j’espère avoir l’occasion de la voir finie… 😉
Il existe aussi celle-ci, carrossée par Million-Guiet (elle sublime et on reconnait bien la « patte » du carrossier 🙂 ):