c’est au 29° « Salon Champenois du Véhicule de Collection » à Reims que j’ai découvert cette Génestin.
Paul Génestin (1881-1934) se lance dans l’aventure automobile en 1920 à Fourmies (59).
Fils de marchand de meubles, il commence par créer un garage dans lequel il crée ses premières autos à partir de pièces détachées récupérées sur des épaves…
Ses voitures étant bien construites montées, la demande est là et, en 1922, il crée sa propre marque « Automobiles P. Génestin ».
Ces voitures, comme d’autres à la même époque, sont des assemblages de différents fournisseurs (châssis de chez « Malicet et Blin », founisseur de pièces détachées pour automobiles, surtout connus pour leurs roulements à billes; moteur Fivet puis CIME gravés au nom de P.Génestin, après avoir rencontré M. Poyaud, dirigeant de cette société à St-Etienne; carrosseries faites localement chez Bastien ou Deshayes et Courtois).
Elles acquièrent rapidement la réputation d’être parfaitement bien construites.
Fort de son relatif succès, Paul Génestin se lance dans la compétition et remportera, en 1926, le « Grand Prix des Frontières » (Belgique) en catégorie 1100 cc, le record de l’heure à Chimay en catégorie 1500 cc et finit premier au « Circuit des Routes Pavées » en catégorie 1500 cc.
Il arrête définitivement la compétition en 1828 après la mort de son pilote fétiche (et gendre), Charles Delhal. Il s’apprêtait à participer aux 24 Heures du Mans avec une voiture à compresseur.
(documents de Michel Danis-Soufflet, historien)
Malgré ces succès, les ventes baissent (bien que parfaitement construites, ses voitures qui sont des assemblages se démarquent peu (sauf peut-être par un servo-frein de sa propre conception) et il ne peut s’aligner sur les prix des gros constructeurs (encore un…). Ruiné (il avait déjà englouti une bonne partie de la fortune familiale à 18 ans dans des brevets qui n’ont pas abouti!) , il ferme son usine en 1929 et finit sa carrière en tant que mécanicien à Casablanca. Il y meurt en 1934.
Il ne reste aujourd’hui que 8 voitures dont celle-ci.