non, l’idée ici n’est pas de faire cette vielle « blague », … « mort au tournant », mais plutôt de rappeler qu’elles font partie intégrante de l’histoire automobile et ce, depuis le début!
D’ailleurs, dès sa naissance, l’histoire de l’automobile aurait peut-être pris une autre voie si Bertha Benz n’était pas intervenue…
En effet, l’épouse de Carl Benz, qui avait déjà investi avec lui pour ses inventions, a accompli le tout premier voyage en automobile le 5 août 1888. Il s’agît de rejoindre Pforzheim depuis Mannheim (106 km) avec deux de ses enfants à bord du prototype de son mari, la « Benz Patent-Motorwagen » (tricycle à moteur mono-cylindre). Le but officiel était de rejoindre sa mère mais, en réalité, elle voulait créer ce qu’on appelle aujourd’hui le « buzz » et prouver à Carl l’utilité de son invention et le pousser à la commercialiser…!
On connait tous la suite… 🙂
En France, Louise Sarazin a, elle aussi, eu son influence dans l’histoire de l’automobile…
Son premier mari, Edouard Sarazin, était l’importateur des moteurs industriels « Langen & Otto ». Quand Gottlieb Daimler quitte cette société pour créer ses propres moteurs avec Wilhelm Maybach, il chercha à les mettre en contact avec la récente entreprise « Panhard et Levassor » qui avait des capacités industrielles, une envie de se lancer dans de que deviendra l’automobile mais cherchait un moteur… (pour faire simple!).
Malheureusement, son mari décède avant l’aboutissement de ces accords et c’est elle qui, convaincue de l’avenir de cette invention (et désireuse de maintenir ses intérêts dans cette affaire!), reprend le flambeau, en 1888, et, après avoir conclu un accord sur le brevet avec Daimler, ramène d’Allemagne un moteur à Emile Levassor. Il en découle que, là aussi, elle conclut un accord de fabrication sur cette licence, et ils retournent ensemble voir Daimler, découvrent le tout nouveau bicylindres en V et Emile Levassor, fort de son génie, crée une vraie automobile et la commercialise!
L’entente entre elle et lui est telle qu’ils se marient en 1890. Emile Levassor meurt prématurément en 1897 (probablement des suites de son accident lors du Paris-Marseille-Paris en Septembre 1896) mais Louise Sarazin-Levassor restera encore longtemps au Conseil de l’entreprise. Elle fera entrer son fils Auguste-Henri (issu de son premier mariage) au conseil d’administration « P et L » en 1914 et il y restera jusqu’à sa mort en 1961.
Quant au tout premier excès de vitesse, c’est une femme, Anne de Rochechouart de Mortemart (qui, une fois mariée devint la duchesse d’Uzès et qui est l’arrière petite fille de la « veuve Cliquot », celle du champagne) qui l’a eu!
Elle a eu son permis de conduire (« certificat de capacité ») le 12 mai 1898 et ce qui fut peut-être la première contravention pour excès de vitesse le 7 juillet de la même année, à bord de sa Delahaye Type 1!
L’excès de vitesse était modeste, 15 km/h au lieu de 12 km/h au Bois de Boulogne (la vitesse était bien limitée à 12 km/h maximum par l’ordonnance du 14 août 1893 sur la vitesse des automobiles « dans Paris et dans les lieux habités ») mais, à cette époque, c’était très chic de se faire verbaliser! Je ne ferai aucun commentaire sur le zèle de la police, une coutume qui perdurera…
Par ailleurs, en 1926, elle crée et préside « L’Automobile Club Féminin » et, à 80 ans, elle crée et participe au Rallye Paris-Rome!
Toujours avant le tournant du siècle, c’est l’épouse du cycliste Albert Laumaillé, Madame Marie Laumaillé, qui participera à la course Marseille-Nice en 1898.
Elle le fera au guidon d’un tricycle De Dion-Bouton et, bien qu’elle ne gagnera pas, elle se fera remarquer par son courage car elle finira la course après avoir eu un accident (avec une luxation de la mâchoire et des écorchures au menton)!
On peut aussi citer Léa Lemoine qui remporta la première compétition féminine, « le Championnat des chauffeuses » sur l’Hippodrome de Longchamp en 1987, devant Ellen Jouanny, etc…
D’ailleurs, De Dion-Bouton ne se privera d’utiliser des femmes pour ses publicités!
Voici donc un petit aperçu de l’influence des femmes dès la naissance de l’automobile… Elles ont déjà prouvé qu’elles sont entreprenantes, courageuses, qu’elles n’ont pas froid aux yeux et qu’elles n’ont pas peur de la vitesse! Et on n’en est là qu’aux balbutiements, on n’est pas entré dans le XXième siècle! 🙂
Ah, toutes ces femmes ont un point commun: un fort caractère! 😉