Cette étonnante Delahaye 135 M de 1939, présentée par le restaurateur Dominique Tessier lors du Retromobile de 2008, fait indéniablement penser à une Talbot T150 C dite « Goutte d’Eau » de Figoni…
En effet, le propriétaire de cette auto possédait un châssis Delahaye 135 M qu’il fallait re-carrosser d’une part, et rêvait depuis qu’il en avait loupé une lors d’une vente, d’une « Goutte d’Eau », d’autre part. Il a donc demandé à son carrossier préféré de lui construire sa voiture idéale, comme cela se faisait couramment à l’époque pour personnaliser sa voiture avec une « caisse » de prestige…
C’est ainsi qu’a été créée cette carrosserie en respectant les techniques d’époque (mais en les améliorant avec celles d’aujourd’hui) avec, évidemment, des adaptations à ce châssis qui est différent de celui des Talbot…
(par ailleurs, vous avez remarqué qu’elle ne reprend pas la face avant de ces fameuses « drophead »!)
Voici les explications qui étaient sur le stand:
« Joseph FIGONI est l’un des plus grands carrossiers de la place de Paris, de 1926 à 1950. Il réalisa, à la demande d’une clientèle fortunée et sur les châssis des plus grandes marques telles que DELAHAYE et TALBOT LAGO, des carrosseries aux formes avant-gardistes.
Après avoir créé en 1936 son premier roadster sur châssis Delahaye, Joseph Figoni récidive en imaginant la carrosserie dite de la « goutte d’eau » qui sera déclinée en plusieurs versions sur les châssis Talbot Lago et Delahaye.
Nous avons reconstruit la carrosserie sur ce châssis Delahaye 135 M de 1939 en nous inspirant du coupé Talbot Lago T150 C.
Les différences entre ces deux châssis nous ont contraints à quelques adaptations, mais sa conception respecte totalement les carrosseries réalisées par Figoni.
L’ossature est en bois de frêne recouverte de tôle d’aluminium, toutes les pièces chromées sont en bronze ou laiton et entièrement réalisées à la main, tout comme le formage des tôles.
La réalisation des ébénisteries est en noyer, les garnitures en cuir.
Notre équipe, œuvrant depuis plus de 30 ans au sein de la carrosserie Dominique Tessier, est composée de menuisiers en voiture, de tôliers formeurs, d’un peintre, d’un mécanicien et d’un sellier.
Il est à noter que, depuis quelques années, nous utilisons les nouvelles méthodes de conception, numérisation, CAO et DAO pour gagner en temps mais, surtout, en qualité de réalisation.
Nous avons, en permanence, au moins un jeune en formation (à nos frais, sans aucune aide de l’État !). Depuis plus de 30 ans, la carrosserie Dominique Tessier a formé de nombreux ouvriers dont la majorité est restée dans le métier et travaille, pour la plupart, à la restauration d’automobiles de collection.
Plusieurs d’entre eux ont créé leur propre entreprise, et nous en sommes fiers. » –> Il y a de quoi…! 😉
Par chance, j’avais pu visiter les ateliers de chez 3ADT il y a quelques temps et j’avais photographié cette auto en cours de travaux… Et ils sont impressionnants!
Donc, même si cette voiture n’est pas historiquement originale (ce type de carrosserie ne s’est fait que sur des Talbot, je crois), elle aurait pu exister et sa construction respecte les savoir-faire et les méthodes d’époque… Et, en plus, elle a été réalisée « chez nous » ce qui nous rappelle notre histoire, quand les automobiles françaises étaient les plus belles au monde! (Quoi? C’est du chauvinisme? Ah bon, d’accord, j’assume…! 🙂 )