Charles Jarrott (26 Mars 1877 au 4 Janvier 1944).
Il est né à Londres, a fait des études de droit, il épousera Aline Violet Vyner en 1903 et leur fils Charles deviendra le fameux réalisateur de cinéma.
Passionné d’automobiles, sa carrière sera double puisqu’il sera pilote de course et vendeur d’automobiles (et importateur pour l’Angleterre de Panhard-Levassor, Clément-Gladiators et, bien sûr De Dietrich (et Lorraine Dietrich) pour les marques françaises.
Sa carrière de pilote sera assez courte puisqu’elle durera de 1900 à 1905 (hors quelques courses à Broocklands par la suite) mais suffira à marquer l’histoire. Sa devise étant « Finir à tout prix » (même si d’après Arthur Duray (son ami) il aurait aussi dit qu’il préfère perdre en ayant fait une course propre plutôt que de gagner en ayant mal conduit…!)
Il s’essaie à la course dès 1900 sur les pistes du Crystal Palace (en tricycle De Dion Bouton) et enchaîne sur des courses de première importance comme le Paris-Berlin en 1901 (avec une Panhard Levassor 40cv). Il termine 10 ème (et, comme il avait le n°13, il l’a repeint en vert pour compenser l’hypothétique malchance…)
En 1902, il participe au « Circuit du Nord », c’est à dire la course Paris-Arras-Paris où il termine 3ème derrière la Panhard de Farman et la Darracq de Marcellin (cette course est aussi appelée la « Course de l’alcool » car ce carburant a été imposé (volonté du gouvernement français qui voulait promouvoir ce carburant).)
Cette même année, il termine 11ème à la course Paris-Vienne (avec une Panhard 70ch, 13,8 litres pour moins de 1000 kg, comme l’exige le règlement). Il faut préciser qu’il a eu de nombreux problèmes technique et il a même réparé le châssis de sa voiture avec du bois de lit (qu’il a « piqué » dans son hotel…!)
Enfin, c’est cette même année qu’il remporte son plus beau succès en arrivant premier lors de la 1ère course sur circuit fermé, le Circuit des Ardennes.
Cette course est une des plus importantes de cette époque. C’est toujours à bord d’une Panhard Levassor qu’il parcourt ses 6 tours à 87 km/h de moyenne (arrêts compris) à 9′ devant la Mors de Gabriel (cette moyenne est incroyable pour des voitures qui ne tiennent pas la route, qui n’ont pas de freins à l’avant et compte tenu de l’état de la route, la poussière, l’étroitesse et la mauvaise qualité des pneus, l’inconscience des spectateurs…!)
En 1903, il participe à la plus grande course de l’année, le Paris-Madrid (qui, malheureusement restera célèbre comme étant la course de la mort au vu du nombre d’accidents et de morts et sera stoppée avant la fin à bordeaux). Comme il en est le nouvel agent pour la Grande-Bretagne, il court en De Dietrich et porte le N°1. Il finira 4ème à Bordeaux (mais y perd ses coéquipiers et amis Stead et Lorraine Barrow)
Il n’a pas plus de succès lors du Circuit des Ardenne quelques semaines après et qu’il doit abandonner au bout de quelques tours, ni lors de la course Gordon-Bennett en Irlande à bord d’une Napier et en 1904, il doit abandonner encore une fois aux éliminatoires de la coupe Gordn-Bennett.
En 1904, il abandonne donc sa carrière de pilote pour se consacrer à ses affaires et crée, en 1905, l’AA, c’est à dire l’Association Automobile en Grande-Bretagne, il en sera président en 1922.
S’il a commencé sa carrière de pilote avec Panhard Levassor, c’est tout simplement qu’il en était l’agent pour l’Angleterre.
Il a développé ses affaires en devenant l’importateur exclusif et agent pour De Dietrich en 1902 (ainsi que Oldsmobile puis Crossley) et ses choix d’entrepreneur correspondent naturellement à ceux qu’il fait en tant que pilote….(ou plutôt l’inverse 😉 )
Il vend ses parts de la « Jarrott & Letts Ltd » en 1910 mais restera dans le commerce automobile.
Pendant la Première Guerre mondiale, Jarrott servit avec le Royal Flying Corps. Le lieutenant-colonel Charles Jarrott décédé le 4 Janvier 1944, et a été pleuré comme «meilleur pilote de la vieille école de course Grande-Bretagne ».
Voici des pub De Dietrich d’époque qui prouvent son dynamisme en tant qu’agent (son siège était 45, Great Malborough Street, London) :
fin 1902 (son nom n’apparaît pas encore et les De Dietrich son bien présentées comme étant sous licence Turcat-Mery)
début 1903, le tournant est là puisqu’il s’affirme dans les pub comme étant le seul agent et demande de se méfier des autres vendeurs de la marque
mais lui n’était pas exclusif:
présentation des nouveaux modèles
ils exposent au Crystal Palace Show