Zedel (ZL) Type CA 10HP de 1909

C’est au rassemblement du lac de Madine (55), sur le stand du Club Vignette Gratuite, qu’était exposée cette Zedel 10 HP (type CA), double Phaeton de 1909.

Pour rappel (et pour faire court), même si la marque ZL (Zedel) née de l’association entre Ernest Zürcher et Henri Lüthi est initialement suisse, l’usine était à Pontarlier dans le Doubs depuis 1903 (?) pour éviter les taxes à l’importation en France. En 1906, E. Zürcher est viré par ses créanciers et c’est Samuel Graf qui dirige l’entreprise! (Il continue néanmoins la fabrication de moteurs Zürcher)

Ces voitures ou voiturettes sont bien construites, robustes et ont une bonne réputation.

La Grande Guerre met un coup d’arrêt au développement de l’entreprise et, une fois la paix revenue, l’outil de production est détruit… Graf trouve un repreneur qui apporte le cash nécessaire en la personne de Jérôme Donnet qui a fait fortune pendant la guerre en construisant des hydravions. La marque devient Donnet-Zedel en 1924 et sort la Type G, une populaire qui se vend très bien, à tel point qu’une usine ultra-moderne est créée à Nanterre (elle regroupe l’usine historique de Pontarlier et celles de Neuilly et Gennevilliers). En 1927, Donnet-Zedel est le cinquième constructeur français!

La crise des années ’30 est fatale à l’entreprise qui déclare faillite en 1934. L’usine de Nanterre est rachetée par Henri Pigozzi pour y fabriquer des Simca-Fiat (tient, encore une façon de vendre des Fiat en France sans payer de droits de douane…!) 

La ZEDEL présentée ici est une voiturette 10 HP,  Type CA de 1909. Son moteur est un 4 cylindres de 1800 cm3. 

Vendue en châssis nu, elle a été carrossée par Henri Gauthier (qui avait une usine dans le Doubs, d’après sa publicité) en double Phaëton.

En faisant le tour de l’auto, elle sent bon la qualité de fabrication et de finition…

Elle appartient à une famille de collectionneurs aussi sympathiques que passionnés de Zedel/Donnet-Zedel! 😉

 

 

Vermorel Type L Torpédo 1912

C’est lors du dernier Epoqu’Auto (2021) que le Musée Malartre exposait ce rare torpédo Vermorel Type L de 1912.

Voici la fiche qui l’accompagnait:

« Fondée en 1893 par Victor Vermorel à Villefranche-sur-Saône, l’entreprise est d’abord spécialisée dans l’outillage et les équipements agricoles. En 1898, il s’associe à François Pilain, fondateur d’une entreprise de construction de voitures à pétrole, à qui il rachète sa société. Ainsi se crée la branche automobile de la société Vermorel. (François Pilain part en 1901 fonder la société des automobiles Pilain. Puis, son fils Emile Pilain fonde la société Rolland-Pilain à Tours.)

De construction simple mais robuste, les automobiles Vermorel sont très réputées, notamment grâce à la participation aux courses et aux rallyes.

En 1914, les Ets Vermorel s’orientent vers la production de véhicules utilitaires : des camions pour répondre à la demande de l’armée pour qui ils fourniront plus de 700 véhicules pendant la 1ère Guerre Mondiale. La société qui a toujours maintenue de front ses activités de machinisme agricole et d’automobiles, peine à développer son secteur automobile, qui devient de moins en moins concurrentiel dans les années 1920 face à de grands constructeurs spécialisés comme Renault et Peugeot. La société stoppe définitivement la production automobile en 1930. » (La production de machines agricoles perdurant jusqu’en 1965.)

Le modèle présenté ici est un type L de 1912, c’est à dire une 10HP de 2065cc avec un moteur de 4 cylindres bi-blocs, soupapes latérales et culasse en T. Avec sa boite 4 vitesses (+MA) sur les roues arrières, elle peut monter à 55 km/h. 

Sa carrosserie Torpédo se démarque des carrosseries antérieures (type phaeton/double-phaeton  comme sur la publicité de 1911 ci-dessus) avec sa ligne de caisse quasi droite et parfaitement horizontale… On peut apprécier l’évolution!

La Type L aura probablement été le plus grand succès des Automobiles Vermorel.

Durant son existence, Vermorel aura produit environ 7800 châssis automobiles, plutôt classiques mais toujours parfaitement bien construits et robustes, bien adaptés à une clientèle « rurale »… 

Rochet-Schneider Racer Type 6000 de 1906

C’est au salon de Reims (2021) que j’ai pu découvrir ce « Racer » Rochet-Schneider type 6000 de 1906.

Il était présenté par « Les Ateliers de Restauration du Périgord » dont l’accueil a été particulièrement chaleureux!

(on s’est même trouvé des goûts communs pour Georges Irat et autres Remi Danvignes… 😉 )

La Rochet Schneider présentée arborait une carrosserie de « racer » reconstruite en hommage à la courte période sportive de la marque… (carrosserie reconstruite sur une auto retrouvée en châssis/moteur nu et entièrement restaurée)

En effet, la marque est plus connue pour sa qualité de fabrication que pour sa sportivité néanmoins, voici le palmarès que j’ai pu trouver pour cette année 1906:

– Coupe d’Auvergne en 1906, elles ont fini 2° et 3° dans leur catégorie (derrière une Brouhot)
– course de côte du Mont Ventoux 1906, 1er Rocher Schneider

– Meeting de Provence 1906, Taddeoli fait 35,5 s au kilomètre lancé à 116 km/h de moyenne

(photos ci-dessous de l’Agence Rol, trouvées sur Gallica)

La Rochet-Schneider Type 6000 a un gros moteur 4 cylindres de 4000 cc, la transmission se faisant par chaines aux roues arrières. 

Elle peut monter à 130 km/h sans freins à l’avant! 

Admirez les détails…

 

 

 

Et voici à quoi ressemblait un châssis de Rochet-Schneider en 1906 (merci au site Gallica):

Rochet Schneider 2500 Limousine Candelaresi de 1925

C’est au salon Epoqu’Auto (2019) que l’Amicale Rochet-Schneider présentait cette grosse Limousine, modèle 25000, carrossée par Candelaresi de 1925.

Sous son aspect très classique se cache une belle innovation!

Son moteur est un 4 cylindres en ligne de 2600 cc, 14 Cv fiscaux. La boite est à 4 vitesses et le freinage se fait aux 4 roues.

L’ensemble est bien construit et la publicité Rochet-Schneider: « La Voiture de Qualité » n’était pas usurpée!

Ce qui fait l’originalité de cette auto, c’est son histoire et le fait qu’elle ait appartenu à un Mr Paul Aubarède, ingénieur diplômé de l’Ecole Centrale de Lyon… Il s’en servit pour installer un prototype de son invention de « moteur flottant », mis au point avec Pierre Lemaire. 

Le principe consiste à « isoler » le moteur du châssis avec des silent-blocs.

Comme Rochet Schneider (son employeur de l’époque) refuse son invention, il l’a présente à André Citroën qui l’embaucha et adapta le système à ses voitures.

Pour ce qui est de la caisse, c’est une limousine avec séparation chauffeur. Elle vient de chez Candelaresi, carrossier Lyonnais qui a exercé entre 1921 et 1928. (Il y avait d’autres carrossiers automobiles à Lyon comme Achard et Fontanel, Billeter et Cartier, Faurax et Chaussende ou Ottin… pour les principaux.)

 

Audibert et Lavirotte 1898

voici la plus ancienne automobile présentée au salon Epoqu’Auto (2019) par le Musée Malartre.

Il s’agit d’une AUDIBERT et LAVIROTTE Type A de 1898 carrossée en « double Phaeton ».

Fondée en 1894 par Maurice Audibert et Emile Lavirotte, Audibert et Lavirotte est une marque précurseur  automobile et atteindra l’échelle industrielle! Elle sera malheureusement liquidée en 1901, malgré son succès, par manque de capitaux… C’est Marius Berliet qui en reprendra les ateliers.

La marque aura participé aux premières compétitions automobiles et aura construit entre 250 et 300 voitures!

Aujourd’hui, il en reste seulement 3 dans le monde (celle-ci, une exposée au Musée des 24 H du Mans et la troisième dans une collection privée)..

Celle-ci est un type A de 1898. On peut constater que son châssis est tubulaire (innovation à l’époque car plus rigide et « industrialisable », grâce à l’expérience de la bicyclette!).

Ce qui étonne le plus, c’est son deuxième volant, sous celui de la direction…? En fait, il sert à commander les changements de vitesses (il y en a 4)! La transmission se fait par chaînes.

Son moteur est un bi-cylindres de 16 CH (3730 cc) et l’auto peut monter à 40 km/h… Le refroidissement se fait par un radiateur à l’avant mais dont les « boites à eau » sont de chaque côté, ce qui ne devait pas faciliter la circulation du thermo-siphon…

 

liens: Gazoline ou Fondation Berliet

 

MATHIS Emy 8 Berline de 1932

C’est à Epoqu’Auto (2019), lors de la vente Osenat que l’on pouvait découvrir cette rare Mathis EMY 8 (8 cylindres) carrossée en Berline de 1932

(châssis n° 685156)

 

Pour rappel, l’EMY 8 (ou EMYHUIT) est sortie en 1931 et chapeaute la gamme de Mathis avec les EMY 4 et EMY 6. Elle est fabriquée jusqu’en 1933.

Son moteur 17 CV, type HY, fait 3 Litres de cylindrée (3050 cc) et développe 75 Cv.

Il est à soupapes latérales et est équipé de 2 culasses d’Emy4 (donc deux fois 4 cylindres qui font bien 8!).

La boite est à 3 ou 4 vitesses (+ MA) avec la « roue-libre Mathis », spécialité de la maison…

 

 

L’EMY8 se décline en plusieurs modèles qui diffèrent par leur châssis: HYP (empattement de 2,735 m), HYM (3,05 m) et FOH (3,1 m pour la version courte et 3,35 m pour la version longue). Les FOH pouvaient recevoir un moteur plus gros de 3,5 Litres et 85 cv (probablement pour compenser le poids de carrosseries plus lourdes).

(ci-dessus à droite, photo Osenat, ci-dessous, photos Internet)

Il s’agit d’un type FOH carrossé en berline. (C’est amusant de voir la différence entre la dessin de la publicité et la voiture réelle…! 🙂 )

(extrait OMNIA 1932, trouvé sur Gallica, site de la BNF)

Zedel CI6 Torpédo 1922

c’est au rassemblement du Lac de la Madine (55) que l’on pouvait admirer cette jolie Zedel type CI 6 de 1922 carrossée en Torpédo.

 

Voici une présentation d’une de ses soeurs avec un article d’époque. 

Ce sont les suisses Ernest Zürcher et d’Herman Luthi (d’où le nom Zedel issu de leurs initiales) qui ont créé cette entreprise qui est venue s’installer à Pontarlier (25) pour contourner les droits de douane en 1905. Néanmoins, E. Zürcher avait été écarté de l’entreprise avant la première guerre et la société rachetée par Jérôme Donnet en 1919.

C’est en 1922 que sort le modèle CI 6 et elle sera fabriquée jusqu’en 1928 (sous le nom Zedel puis Donnet-Zedel).

Bien construite, fiable, elle s’adresse à une clientèle plutôt aisée. Son moteur 11 CV est un 4 cylindres de 2120 cc qui délivre 34 CV à 2400 trs/mn.

Il est bien aidé par une boite 4 vitesses (+MA) dont l’étagement est bien utile en montagne…

Celle-ci est carrossée en élégant Torpédo avec un coupe vent arrière, accessoire très prisé à l’époque.

Messier MS-31 Coupé « sans ressorts » 1927

Cette rare (unique?) Messier MS-31 à suspensions « sans ressorts » pneumatiques et moteur 8 cylindres Lycoming de 1927 était exposée sur le stand de la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoque) lors du dernier Rétromobile (2019).

Voici un petit rappel sur l’histoire des automobiles Messier:

Après avoir testé ses suspensions « oléopneumatiques sans ressorts » sur une Peugeot 201 en 1920, Georges Messier lance ses propres automobiles à partir de 1925 avec des moteurs 4 cylindres (CIME) puis des 6 et 8 cylindres (Lycoming) en 1928. L’usine était à Montrouge (Seine).

Après avoir vendu environ 150 modèles (dont beaucoup d’ambulances), il arrête cette production automobile en 1931 pour se concentrer sur l’aéronautique avec notamment des trains d’atterrissage pour avions. (La société existe toujours, intégrée au groupe Safran avec Bugatti et Hispano Suiza). Il meurt prématurément en 1933 d’un accident de cheval.

Les automobiles Messier auront participé à de nombreuses compétitions pour faire valoir les qualités de ses suspensions entre 1925 et 1928 et la marque finira souvent première (avec Soreau, Sandford, Raimond… en tant que pilotes et en 1500 cc), surtout lors d’épreuves difficiles sur de mauvaises routes! (plus d’infos ici)

 

 

 

 

 

Voici le descriptif de cette auto:

Le Coupé-Spider Messier MS 31 présenté ici date de 1927, toutefois, des photographies publiées dans la revue « L’Industrie Automobile et Aéronautique» en août 1925 (n°74) montrent un châssis équipé d’un moteur de 10 CV 4 cylindres en ligne, portant la même immatriculation, 2870-U4, que celle de la voiture exposée ici.

Il semble donc qu’en 1927, George Messier ait décidé d’équiper ce châssis d’une carrosserie coupé-spider (fabriquée par un carrossier parisien) et de l’équiper d’un moteur américain Lycoming de 8 cylindres en ligne (4850 cm3 de cylindrée) développant 30 CV.

La voiture ainsi constituée était, semble-t-il, destinée à son épouse, au sein du groupe SAFRAN elle est appelée «voiture de Madame Lucien», veuve de George Messier.

En 1978, elle fut cédée au « Centre de l’automobile Française», collection Charbonneaux à Reims, pour restauration et exposition. Rachetée par SAFRAN en 2008, elle arriva au musée de Melun Villaroche pour la poursuite de sa restauration et exposition.

 

Gladiator 9,4 litres de Course 1904

C’est sur le stand du Circuit des Remparts (Angoulème) qu’était exposée cette impressionnante Gladiator de course de 1904 lors de Rétromobile 2019.

 

La marque Gladiator a surtout brillé avant la première Guerre Mondiale et a connu son apogée quand elle était dirigée par Adolphe Clément (ce dernier quitte Gladiator pour créer sa marque indépendante Bayard-Clément).

Néanmoins, c’est fort d’une image plutôt sportive que Gladiator construit cette unique voiture de course pour défendre la marque en compétition.

Pour répondre aux normes qui limitaient le poids à 1000 kg, la voiture se résume à un énorme moteur sur un châssis très simple, le reste est réduit au minimum (2 fauteuils et un réservoir)!

Le moteur 4 cylindres bi-blocs fait 9,4 Litres de cylindrée, mes soupapes sont latérales et il développe 100 cv…! Ce moteur est particulièrement beau et on ressent bien l’approche artisanale.

L’auto peut monter à 150 km/h (!) mais n’est ralentie freinée que par des freins à câble sur les roues arrières (ben ouais, c’est du sport!).

Compte tenu de la hauteur de la voiture et la largeur des roues, la tenue de route devait être toute relative, voilà pourquoi on parle de période « héroique » pour les pilotes.

 

Cette voiture n’aurait que peu servi avant 1907 quand les frères Molon la prirent en main pour lui gagner des course de côtes principalement (elle remporte la course de côtes du Gaillon et finit notamment 2° au Mont Ventoux de 1908).

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