Renault Type DU 1913

Cette impressionnant Torpédo Renault 22 CV, type DU de 1913 était proposé à la vente à Rétromobile 2022.

Elle porte le n° de châssis 40690 et le n° de moteur 559.

Le type DU est une 22 CV, 6 cylindres bi-bloc (2×3 cylindres) en ligne de 5100 cc (85×150) qui développe 60 CV à 1200 trs/mn et peut monter à 85 km/h. Il n’y a pas de freins à l’avant (comme toutes les avant-première-guerre) et le démarrage se fait à la manivelle (la famille qui pouvait s’offrir une telle auto se devait d’avoir aussi un chauffeur…). 

Le type DU, avec un châssis surélevé était prévu pour l’export et cette auto a été vendue neuve à une famille de banquiers en Suède où elle a été carrossée en Torpédo par un carrossier local, Nylunds Fabrik à Stockholm.

On trouve des photos où il semble qu’elle ait été réquisitionnée par l’armée et une autre photo datant du début des années ’60 avant sa restauration… Sa carrosserie est toujours celle d’origine et il semble que sont historique soit limpide (5 propriétaires seulement).

Pour ma part part, j’aime bien ces torpédos juste avant première guerre où on voit la ligne s’étirer et se simplifier en s’éloignant des lignes de type Phaeton/double-phaeton, mais pas encore complètement au niveau des sièges… 

Elle était présentée par le marchand Christoph Grohe  et j’ai trouvé des infos sur le site des Renault d’avant guerre.

Amilcar CC 1922 « Bucheron »

C’est à Rétromobile (2022) que le « Cercle Pégase Amilcar » présentait cette Amilcar Type CC de 1922 bien particulière.

Présenté dès 1921, la CC est le premier CycleCar de la nouvelle marque Amilcar, créée par les 2 associés Emile Akar et Joseph Lamy. Ils ont été mis en relation avec Edmont Moyet (transfuge de chez Citroën et qui a un projet de cyclecar qu’il souhaite faire industrialiser) par l’intermédiaire d’André Morel, ancien représentant de Le Zèbre.

L’auto est bien née (ce n’est pas un assemblage mais elle est dessinée, conçue et fabriquée en interne), se vend bien, remporte rapidement des courses (Morel devient le pilote maison)  et s’oriente donc naturellement vers plus de sportivité… 

La CC, premier modèle de la marque, est équipée d’un moteur 6 Hp, 4 cylindres de 903 cc à longue course (55×95 mm) et soupapes latérales. Il développe 17 cv à 2300 trs/mn (mais qui ne pèse que 350 kg) et peut rouler à un fier 75/80 km/h. La boite est à 3 vitesses (+ MA).

Elle sera proposée jusqu’en 1925 et sera construite à 5000 exemplaires environ.

Le cyclecar présenté ici porte le n° de châssis 798. 

« Elle fut la voiture d’un forestier de la Sarthe et servait à tirer les troncs depuis la forêt. C’est ainsi qu’elle a été achetée, équipée de pneus à crampons et d’un toit tôlé fabriqué par le bucheron, également mécanicien. »

La patine de cette Amilcar est sublime et raconte bien l’histoire de cette auto. Son propriétaire a eu la bonne idée de la préserver, il a juste changé ses pneus pour la rendre « roulable »!

(En revanche, elle nous rappelle que n’est pas carrossier qui veut… :D) 

Delahaye Type 32L 1913

Voici une belle invitation au voyage avec cette Delahaye Type 32L Limousine de 1913. Elle était exposée au Salon de Reims (2022).

Emile Delahaye commence à construire des automobiles dès 1894 à Tours mais sa santé fragile l’oblige à trouver des associés qui seront Georges Morane et Léon Desmarais. Ce sont ces derniers qui rapatrient la société dans leur propre entreprise de mécanique à Paris, au 10, rue du Banquier et nomment Charles Weiffenbach comme directeur technique (il fera toutes sa carrière à ce poste). Emile Delahaye, qui laissera son nom à l’entreprise, se retire alors complètement dès 1901. 

C’est en 1907 que le nouveau Type 32 est présenté. Il sera proposé jusqu’en 1913 en châssis normal ou châssis long (32L).

 Elle est motorisée par un quatre cylindre monobloc borgne latéral de 1950cc qui développe entre 12 et 16 cv à 1600 trs/mn et une vitesse de 60 km/h environ. 

Bien construite et robuste, ce sera un grand succès, d’où sa longévité!

Evidemment, elle sera vendu en châssis/moteur et recevra donc de multiples carrosseries de carrossiers extérieurs, comme cette luxueuse limousine.

Au delà de sa carrosserie, on peut admirer le travail de sellerie fraichement restaurée par Alex Main qui la présentait sur ce salon.

Ici, une autre Delahaye type 32 de 1910.

(Photos moteur d’un même modèle Artcurial)

ALBA Type R1 Course 1919

Voici une découverte faite au salon de Reims (2022), il s’agit d’une automobile ALBA Type R Course de 1919.

La société ALBA a été créée en 1890 par Mr Nardon à Suresnes en région parisienne et était initialement spécialisée dans la construction métallurgique et fournissait des pièces en sous-traitance pour la construction automobile. 

ALBA sort sa première voiture en 1913 en étant un assembleur (châssis Malicet et Blin, moteurs Ballot, Altos, Fivet, Janvier…). 

Pendant la Première Guerre, l’entreprise travaille à l’effort de guerre, ce qui lui permet de sortir du conflit avec une belle trésorerie et lui permet de sortir un nouveau modèle 10/12 hp bien construit et pouvant recevoir en option des freins aux 4 roues (visible sur la photo ci-contre).

Le système de freinage à l’avant breveté est l’œuvre de son ingénieur en chef, Mr Poulet (on retrouvera ce système en accessoire, notamment sur des Citroën 5 Hp) 

Entre 1920 et 1922, il y eu la Bobby-Alba, une voiturette de 5 cv conçue par un certain Lucien Bollack (qui créera, avec son associé Netter, BNC…). Elle avait beaucoup de qualité mais elle était trop chère pour rencontrer le succès.

La marque participera même aux 24 Heures du Mans en 1924 avec un Type S4 mais finira non classée (nombre de tours insuffisants). 

En difficultés, ALBA s’éteint en 1928.

Je ne sais combien de voitures ont été construites et combien il en reste mais on peut apprécier la rareté de ce modèle qui a été vendu sur la bourse du Salon de Reims…

L’ALBA présentée ici est un Type R1, équipée d’un moteur Ballot (1700 cc ?) et pourrait, dans cette version « course » (carrosserie d’origine?), monter à 100 km/h.

Il est vrai qu’elle semble très bien construite avec de belle finitions (notez les jolies pédales avec le logo de la marque!)

Vermorel Type L Torpédo 1912

C’est lors du dernier Epoqu’Auto (2021) que le Musée Malartre exposait ce rare torpédo Vermorel Type L de 1912.

Voici la fiche qui l’accompagnait:

« Fondée en 1893 par Victor Vermorel à Villefranche-sur-Saône, l’entreprise est d’abord spécialisée dans l’outillage et les équipements agricoles. En 1898, il s’associe à François Pilain, fondateur d’une entreprise de construction de voitures à pétrole, à qui il rachète sa société. Ainsi se crée la branche automobile de la société Vermorel. (François Pilain part en 1901 fonder la société des automobiles Pilain. Puis, son fils Emile Pilain fonde la société Rolland-Pilain à Tours.)

De construction simple mais robuste, les automobiles Vermorel sont très réputées, notamment grâce à la participation aux courses et aux rallyes.

En 1914, les Ets Vermorel s’orientent vers la production de véhicules utilitaires : des camions pour répondre à la demande de l’armée pour qui ils fourniront plus de 700 véhicules pendant la 1ère Guerre Mondiale. La société qui a toujours maintenue de front ses activités de machinisme agricole et d’automobiles, peine à développer son secteur automobile, qui devient de moins en moins concurrentiel dans les années 1920 face à de grands constructeurs spécialisés comme Renault et Peugeot. La société stoppe définitivement la production automobile en 1930. » (La production de machines agricoles perdurant jusqu’en 1965.)

Le modèle présenté ici est un type L de 1912, c’est à dire une 10HP de 2065cc avec un moteur de 4 cylindres bi-blocs, soupapes latérales et culasse en T. Avec sa boite 4 vitesses (+MA) sur les roues arrières, elle peut monter à 55 km/h. 

Sa carrosserie Torpédo se démarque des carrosseries antérieures (type phaeton/double-phaeton  comme sur la publicité de 1911 ci-dessus) avec sa ligne de caisse quasi droite et parfaitement horizontale… On peut apprécier l’évolution!

La Type L aura probablement été le plus grand succès des Automobiles Vermorel.

Durant son existence, Vermorel aura produit environ 7800 châssis automobiles, plutôt classiques mais toujours parfaitement bien construits et robustes, bien adaptés à une clientèle « rurale »… 

Panhard Levassor 6CS Spécial Torpédo Sport par Dubost 1935

C’est bien sûr au Salon Epoqu’Auto (2021) qu’était présentée cette belle Panhard Levassor Type X73,  Torpédo Sport par Dubost de 1935 dans son jus! 

 

 

 

La Panhard X73, (ou 6CS Spéciale) à carrosserie Cabriolet (ou Torpédo Sport) serait unique et porterait le n° de châssis 98200 (d’après le registre des doyennes Panhard Levassor, si je ne confonds pas)

C’est une voiture haut de gamme à l’époque et son moteur est bien évidement un moteur sans soupapes (distribution par chemises louvoyantes). C’est un 6 cylindres de  2861 cc de Type SK6C7 (16 CV) qui développe environ 80 CV à 3500 Trs/mn. La boite est à 4  vitesses. 

La X73 a été fabriquée de  1934 à  1938 et, avec plus 1500 voitures construites, elle fut un réel succès pour la marque.

 

 

La X73 est aussi connue sous le nom de « Panoramique » avec ses vitres petites fenêtres latérales bombées de chaque côté du pare-brise, dues au designer maison, Louis Bionier . Sur celle-ci, le carrossier Dubost ne les a pas mises (ça n’aurait pas été beau sur un cabriolet et… ça ne nuit pas la visibilité!)

Elle est à restaurer et arbore une belle patine! Admirez son tableau de bord!

Voici de ce qui est précisé sur le registre des doyennes Panhard Levassor:

« commande 26.209 Marseille », la plaque de carrossier indique DUBOST, Marseille. La date semble être 13 mars 1935 mais le véhicule aurait été construit le 28 septembre 1936… M. GODIVIER à Fontaine les Luxeuil (Haute Saône) achète la voiture d’occasion aux établissements Panhard en septembre 1937. Cette voiture a été la propriété de Gabriel BOMPY, épicier en gros à DIJON, ex coureur cycliste Terrot. BOMPY fait son armée entre 1930 et 1935 à la Base aérienne 102 à Dijon avec un membre de la famille PANHARD, ensembles, ils auraient participé au Rallye de MONTE CARLO avec la voiture. La voiture est équipée ensuite d’un gazogène à charbon de bois avant d’être arrêtée en 1956.« 

Delahaye 135 Coach Chapron 1937

cette Delahaye 135 « Coupe des Alpes » carrossée en Coach par Chapron de 1937 en cours de restauration était exposée par le Club Delahaye au dernier Salon de Reims (2021)

Pour rappel, la Delahaye 135 est apparue en 1934 (année modèle 1935) et remplacera la « Super Luxe »138.

Sur un nouveau châssis plus moderne, surbaissé et un peu rallongé (en 1936), elle est équipée du même moteur 18 CV, 6 cylindres en ligne de 3227 cc qui développe 95 CV. Fort de ses succès en compétition, Delahaye présente en parallèle un modèle « Coupe des Alpes » équipé notamment de 3 carburateurs Solex et qui développe 110 CV! La boite est manuelle à 4 vitesses (et peut être semi-automatique avec la boite Cotal en option).

(Il y aura aussi très vites des modèle 20 Cv de 3,5 litres dits « Compétition » puis « M » et « MS » puis des modèle pour la compétition dits « Spécial » avec un châssis allégé et raccourci, pour faire simple.)

Sa carrière sera longue puisqu’on retrouve ses évolutions jusqu’en 1952 avec le modèle 175.

Pour ma part, j’ai une préférence pour les modèles d’avant le printemps 1937 car j’adore le « combo » calandre concave et phares plats! (et j’aime moins les calandres horizontales dessinées par Philippe Charbonneaux après guerre)

(On voit bien sur ces 2 photos la différence entre les calandres concaves et les bombées apparue à partir du printemps ’37)

Je préfère aussi les carrosseries sobres comme celle-ci carrossée en Coach par Chapron… 

Delahaye n’ayant fabriqué de carrosserie, tous les plus grands carrossiers ont habillé des châssis 135 et Henri Chapron sera un des principaux.

On voit bien le travail déjà accompli (et celui qui reste à faire) mais j’adore voir de autos en cours de restauration et en train de reprendre vie! Merci à son propriétaire de participer à la sauvegarde de notre patrimoine automobile et industriel! 🙂

Rochet-Schneider Racer Type 6000 de 1906

C’est au salon de Reims (2021) que j’ai pu découvrir ce « Racer » Rochet-Schneider type 6000 de 1906.

Il était présenté par « Les Ateliers de Restauration du Périgord » dont l’accueil a été particulièrement chaleureux!

(on s’est même trouvé des goûts communs pour Georges Irat et autres Remi Danvignes… 😉 )

La Rochet Schneider présentée arborait une carrosserie de « racer » reconstruite en hommage à la courte période sportive de la marque… (carrosserie reconstruite sur une auto retrouvée en châssis/moteur nu et entièrement restaurée)

En effet, la marque est plus connue pour sa qualité de fabrication que pour sa sportivité néanmoins, voici le palmarès que j’ai pu trouver pour cette année 1906:

– Coupe d’Auvergne en 1906, elles ont fini 2° et 3° dans leur catégorie (derrière une Brouhot)
– course de côte du Mont Ventoux 1906, 1er Rocher Schneider

– Meeting de Provence 1906, Taddeoli fait 35,5 s au kilomètre lancé à 116 km/h de moyenne

(photos ci-dessous de l’Agence Rol, trouvées sur Gallica)

La Rochet-Schneider Type 6000 a un gros moteur 4 cylindres de 4000 cc, la transmission se faisant par chaines aux roues arrières. 

Elle peut monter à 130 km/h sans freins à l’avant! 

Admirez les détails…

 

 

 

Et voici à quoi ressemblait un châssis de Rochet-Schneider en 1906 (merci au site Gallica):

Delahaye 134 Berline de 1935

Vue au Salon de Reims (2021), cette jolie Delahaye 1934 berline (Sical?) de 1935 était en vente.

Oui, dans les années ’30, Delahaye n’a pas proposé que des « 135 » ou 6 cylindres mais dans la gamme, il y avait aussi l’intéressante « 134 » à moteur 4 cylindres!

Le type 134 est sorti en 1933 en parallèle à la grosse 138 à 6 cylindres.

C’est une 12 Cv fiscaux, son moteur est un 4 cylindres en ligne (2,15 litres issu du 6 cylindres de 3,2 L) et soupapes en tête. Sa puissance est de 50 CV à 3800 trs/mn, ses roues avant indépendantes et l’essieu arrière est rigide.

Elle devient 134N (châssis long) en 1936 mais la concurrence ne devait pas être simple face aux « Traction Avant » 11 Cv de chez Citroën…

Elle suivra sa carrière dans l’ombre des « 135 » et sera fabriquée à 340 exemplaires (dont une centaine après-guerre).

Il n’en demeure pas moins que c’est une auto digne d’intérêt qui, grâce à un châssis similaire à celui de la 138, reçoit de belles carrosseries, bien dessinées et équilibrées! (Delahaye ne fabrique pas de carrosseries et ne propose que des châssis nus).

Il s’agit ici d’une sobre berline que je pense carrossée par Sical (elle ressemble beaucoup à une autre 134 présentée comme habillée par le même carrossier).

Son intérieur semble très luxueux et elle arbore des roues à rayons (Robergel?).

 

 

 

Tout ça pour dire que je suis heureux de présenter cette « petite » Delahaye…:)

 

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