vue à Rétromobile 2019, cette Bugatti Type 55 Roadster Grand Sport (n°55215) de 1932 était prêtée par le Musée Schlumpf pour fêter les 110 ans de la marque.
Attention, ceci n’est pas un voiture mais une véritable Icône!
La Bugatti Type 55 est la descendante de la Type 43 (qui était, pour faire simple, la version tourisme de la Type 35B à compresseur!). Elle reprend ainsi la moteur de la Type 51 (2 262 cc de 8 cylindres en ligne, double ACT, compresseur, pour 130 chevaux à 5000 tr/min), la type 51 ayant succédé à la Type 35…
(ci-dessus, photos du moteur de la Bugatti 55208, vente Bonhams en 2008)
Pour son châssis, elle reprend celui de la Type 47 (qui était la version « route » de la type 45 à moteur 16 cylindres en U, c’est à dire deux 8 cylindres côte à côte), prévu pour un moteur très lourd, donc… La voie est de 1,25 m et l’empattement de 2,75 m. Le châssis pèse 800 kg, hors carrosserie.
Cela nous donne (enfin, on est chez Bugatti, rien n’est donné!) un des meilleurs moteurs de l’époque sur un des meilleurs châssis! (d’autant plus que le nouveau carter de la boite 4 vitesses qui l’équipe, fixé au châssis, le renforce encore…).
Ces parties mécaniques sont plutôt le fruit de l’oeuvre d’Ettore Bugatti mais l’entreprise vivait, en ce début des années ’30, une période de transition puisque son fils, Jean (âgé de 23 ans), y prenait de plus en plus de pouvoir et son talent de « designer » commençait à s’exprimer… Ainsi, c’est Jean qui choisit l’association moteur/châssis et c’est surtout lui qui dessina la carrosserie.
L’auto est une pure sportive qui peut monter à plus de 180 km/h!
La carrosserie « usine » est, de tout point de vue parfaite! Il s’agit d’un roadster trapu et racé, sans portes et dont le dessin et les lignes sont parfaitement équilibrés!
Sont allure est épurée mais avec une moulure, comme sculptée, qui dessine des « pétales » (blancs) et se termine par une sorte de flèche contre la calandre en forme de fer à cheval! Cela dynamise encore la ligne et même à l’arrêt, on dirait qu’elle va vite!
Les ailes sont élancées et gracieuses, elles font évidemment penser à celles de la « 41111 Royale Esders« . Elles entourent les roues dans une courbe parfaite et d’un seul trait… Les roues en fonte d’aluminium avec tambours intégrés sont caractéristiques de la marque.
L’intérieur est sobre, cossu et surtout complet!
Voici donc pourquoi cette auto est devenu un mythe dès sa sortie, même si seulement 38 ont été fabriquées entre 1932 et 1935 et 16 ont reçu cette carrosserie roadster (fabriquée chez Gangloff sur le dessin de Jean Bugatti). Il en resterait 11 avec cette carrosserie sur les 27 survivantes dont une autre ici.
Celle présentée ici est le Type 55 roadster (châssis n°55215) et son histoire est parfaitement connue.
Elle a été produite en 1932 et vendue à l’américain Milton Roth puis expédiée aux Etats-Unis en juillet de la même année.
Elle est rachetée en 1960 par le richissime et énigmatique John Shakespeare qui la revendra dans un lot de 30 Bugatti (dont 2 « Royales ») à Fritz Schlumpf en 1964.
Elle appartient toujours au Musée la Cité de L’Automobile.
(extrait « Omnia » trouvé sur le site Gallica de la BNF et pour les autres, photos trouvées sur le web)
voici une fiche de présentation du modèle Bugatti Type 55: