Le site qui présente et fait revivre notre patrimoine automobile, principalement avant guerre et de marques françaises aujourd'hui disparues! (Lorraine Dietrich, Voisin, Salmson, Georges Irat, Delage, etc…). Venez redécouvrir ces autos exclusives, sportives et ces cyclecars…! ;)
Voici une belle Hispano Suiza K6 de 1934 carrossée en « demi-berline » par Van Vooren (vue lors du passage du Rallye des Clubs de marque à Epinal en 2017)
Elle est très basse car son châssis s’inspire du châssis des Ballot (marque rachetée par Hispano quelques années auparavant). Son moteur 6 cylindres en ligne (5180 cc, 30 CV) est nouveau et, même s’il n’a pas d’arbre à cames en tête comme le voulait la tradition maison, il garde le double-allumage!
Les freins à câbles sont évidemment actionnés par un servo-frein maison…
La carrosserie est de Vanvooren, célèbre carrossier de luxe qui travaillait beaucoup pour Hispano-Suiza (surtout que le dirigeant de Vanvooren, Marius Daste, deviendra directeur de production du constructeur automobile!)
C’est une demi-berline sans montant (brevet du carrossier). « Demi-berline » dans ce sens où la voiture ressemble surtout à un coupé car les portes arrières sont très courtes et quasi-invisibles, les poignées et charnières étant cachées. Sublime!
Il s’agit d’ailleurs d’un châssis court.
]
Voici un descriptif des K6 Hispano-Suiza sur une « fiche » que tout le monde connait 🙂 :
Au début des années trente, dans le courant de réarmement qui parcourait l’Europe, l’usine Hispano-Suiza de Bois-Colombes fabriquait de moins en moins d’automobiles et de plus en plus de moteurs d’avions et de canons à répétition.
Une routière de grand style
Marc Birkigt, le directeur technique, avait bien conscience d’avoir crée son chef-d’oeuvre en 1911 avec la H6, et il s’absorbait de plus en plus dans l’étude d’armes automatiques où son atavisme d’horloger suisse se donnait libre cours. Pourtant, il fallait se rendre a l’évidence: la modeste 26 CV Junior avait, en 1933, autant de mal a trouver de clients que la monumentale 54 CV J12.
Un crépuscule doré
Alors Marc Birkigt écouta les suggestions du service commercial et dessina un nouveau modèle.
Ce fut la K6, présentée au Salon de 1934. Mais il n’était pas homme a renouveler sa manière du jour au lendemain. La K6, c’était encore la H6, simplement mise au goût du jour.
C’était à peu près le même châssis; quant au moteur, les mauvaises langues murmuraient qu’il était calqué sur celui de la Citroën Traction Avant. Mais bon sang ne peut mentir: comme toutes les Hispano, la K6 s’affirma comme une routière de grand style. Elle remplit parfaitement sa mission: satisfaire les amateurs d’Hispano rebutés par le prix demandé pour la prestigieuse J12. La K6 trouva sans efforts 204 clients en trois ans et permit a la firme de se retirer de la construction automobile la tête haute.
CARACTERISTIQUES
Moteur : 6 cylindres ; cylindrée, 5,2 litres ; soupapes en tête commandées par culbuteurs ; puissance, 140 ch a 3 500 tr/mn. Transmission : roues arrière motrices ; boite de vitesses, à 4 rapports. Dimensions : empattement, 3,72 m ; poids, 1 800 kg. Performance : vitesse de pointe, 140 km/h.
La K6 présentée en 1934 fut le dernier modèle Hispano-Suiza fabriqué en France. Sans être le chef-d’oeuvre de la marque, c’etait une routière silencieuse, rapide, confortable et très bien construite.
C’est encore lors du passage du Rallye des Clubs de Marque (à Epinal, 2017) que j’ai eu le privilège de découvrir la « maman » des fameuses Lorraine Dietrich B3-6, la B2-6 sortie en 1920.
En effet, je ne sais pas combien il en reste (est-elle unique?) mais ce sublime torpédo B2-6 de 1922 (châssis n° 120189) possède déjà tous les gènes de celle qui sera le plus grand succès de la marque!
La B2-6 (qui succède au prototype A1-6) est présentée en 1920 au côté de la grosse 30 HP (6 cylindres de conception avant 17re guerre) et la petite 12 CV (fabriquée chez Clément-Bayard) ce qui fait que Lorraine Dietrich présente une gamme complète. Et même si elle laisse rapidement la place à une B3-6 (en 1923), on peut dire qu’elle est bien née!
Son moteur 6 cylindres (15 HP) de 75-130 a été crée par Barbarou (et peut-être inspiré par un moteur Buick?)
On constate que ses culbuteurs sont cachés dans 3 boites à graisse au dessus du bloc mais aussi que leurs tiges sont apparentes.
Pour la suspension, on voit bien les ressorts cantilever inclinés, secret de la bonne tenue de route de cette voiture tout en maintenant un bon confort.
La calandre reprend, en plus petit, la forme de celle de la 30 CV (et je trouve qu’elle est un parfait « trait-d’union » entre les calandres d’avant ’14 et celles des B3-6!
Sa carrosserie est simple mais élégante, bien proportionnée et parfaitement bien finie.
Voici une présentation complète datant de juin 1921 dans Omnia:
LA LORRAINE DIETRICH 15 CV
POURQUOI est-elle la moins chère des six cylindres actuelles, alors qu’elle est cependant une des meilleures ?
Car l’expérience personnelle que j’ai de cette voiture me permet d’affirmer ses hautes qualités ; il ne me reste donc qu’à expliquer les raisons de son bon marché.
Le tableau que nous donnons des caractéristiques de ce châssis, et les nombreuses illustrations qui accompagnent ce texte, permettront à nos lecteurs de pénétrer tout seuls dans le détail du mécanisme. Mon rôle consistera à leur exposer la formule de ce modèle et en quelque sorte l’esprit qui l’a créé. On devine, au surplus, que le père de ce brillant enfant est le directeur technique des usines de la Lorraine, M. Barbarou, de qui j’ai souvent déjà montré l’esprit pratique et l’originalité.
Détruisons tout d’abord une objection, qui vient naturellement à l’esprit lorsqu’on entend parler de « meilleur marché », et qui nous barre la route.
II y a, pense-t-on, deux façons de faire du « meilleur marché », et elles sont toutes les deux déplorables: ou bien on abaisse la qualité de la matière première ; ou bien on diminue le nombre des fonctions et des perfectionnements. De même on peut établir à meilleur compte un vêtement soigné si on introduit du coton dans le drap qui en fait la base, ou si on en réduit le col, les basques, les pavements et toute la décoration.
La méthode de M. Barbarou consiste, au contraire, à ne prendre d’étoffe que de laine pure, parce que les coutures y sont plus solides et qu’il n’est pas nécessaire de les multiplier; mais, s’il n’admet qu’un drap de grande valeur, il entend ne le tailler qu’après avoir longuement réfléchi la forme propice de chacun des morceaux qu’il y prendra, afin de ne pas gâcher le tissu précieux.
Lorsqu’un organe est jugé par lui superflu, il le supprime net ; indispensable au contraire, il le multiplie pour mieux assurer encore la fonction qu’assume cet organe. Ce n’est pas lui qui vous met une belle rangée de boutons sur le derrière, où ils ne servent de rien, comme en portent les académiciens et les pompiers ! Mais, pour vous permettre de fermer votre col, il mettra, et au bon endroit, deux boutons plutôt qu’un seul.
Premier exemple. Il supprime une des vitesses et adopte la boite à trois combinaisons, comme le font les Américains, parce que le bon sens le veut.
Ce sont, en effet, les moteurs de petite puissance qui, contrairement aux usages, doivent être attelés à des boites à quatre vitesses ; les conducteurs de moteurs qui donnent une vingtaine de chevaux sur un châssis relativement léger constatent tous l’inutilité, je dirai même la gêne, de la troisième vitesse qui, à proprement parler, dans de telles conditions, ne correspond pas à un besoin.
M. Barbarou a compris qu’en somme le conducteur adroit ne prend plaisir qu’à demeurer constamment en prise directe, côtes comprises. II lui a donc donné un moteur assez puissant et assez souple, sur un châssis assez léger (parce que toute inutilité y a été supprimée), pour qu’on puisse en somme définir la 15 Lorraine une voiture à une seule vitesse normale, avec deux vitesses de secours pour les rampes extraordinaires. Au point de vue du brio des démarrages et de « l’enlevé » dans les côtes, ce châssis rappelle étonnamment la lointaine voiture à vapeur de Serpollet, qui donnait si bien l’impression de l’envol et de la disparition de la côte sous la voiture.
Autre exemple. La 15 Lorraine est si loin d’être une amputée qu’elle possède au contraire surabondance de fonctions ou d’organes, là où l’ingénieur les a jugés nécessaires : le graissage, fait sous pression, avec clapet limiteur de pression, filtres, manomètre, etc., monte à travers les bielles jusqu’aux axes de pistons – ce qui n’est pas commun, même aux châssis dits de luxe ! – Les tambours de freins sont inaccessibles à l’huile parce que les précautions contre la pénétration de liquide en ces organes ont été multipliées, etc.
Le grand principe directeur dans la construction de cette 15 chevaux est donc celui-ci : suppression impitoyable de toutes les inutilités ; renforcement de toutes les utilités ; emploi exclusif de matériaux de tout premier ordre.
Un tel programme exige évidemment la discussion lente et patiente, judicieuse et mûrie, de tous les organes du châssis et des procédés à employer pour les réaliser.
Une fois encore, prenons un exemple, celui de la direction qui, ceci en passant vite, est bien, dans la 15 Lorraine, la plus douce et la plus précise des directions connues.
Lorsqu’une voiture est assez complète, et c’est bien le cas ici, pour comporter manette d’avance à l’allumage et manette d’admission du gaz, on trouve généralement ces manettes sur le volant de direction. Les manettes se déplacent autour d’un ou deux secteurs, selon le cas. L’ensemble secteur-manettes tourne avec le volant ; ou bien les manettes restent fixes lorsque le volant tourne. Les manettes d’ailleurs présentent des formes différentes: elles sont maintenues en place par une denture que porte le secteur, ou bien par un dispositif de freinage avec ressort, etc.
Or, si l’on y veut bien réfléchir, on s’aperçoit que la position des manettes sous le volant présente à tous points de vue des avantages.
D’abord le volant est complètement libre ; on n’accroche plus dans les secteurs et manettes ni ses manches ni ses doigts, ainsi qu’il arrive fréquemment. Ensuite on peut manœuvrer les manettes sans lâcher le volant ; il suffit de deux doigts (index et majeur). Manettes par dessus, il vous faut ou bien employer le pouce et l’index, ce qui est peu commode ; ou bien lâcher complètement de cette main la jante du volant, ce qui est dangereux. Louis Renault l’a compris de longue date, et nous trouvons sous le volant la manette de gaz, dans tous ses châssis. Barbarou confirme avec raison dans sa 15 chevaux cette solution toute faite d’expérience.
La réalisation de direction qu’a faite Barbarou est d’ailleurs fort remarquable, car les commandes y sont obtenues avec le minimum de pièces que probablement on puisse employer. Les tringles de commande des manettes sont extérieures au tube de direction; la figure V indique que leur montage est extrêmement simple. Le prix de revient ici ne peut en aucune façon être comparé à celui de la direction à tubes concentriques qu’on est contraint d’employer lorsqu’on place les manettes par dessus le volant.
Les manettes sous le volant procurent donc à la fois la sécurite de direction et le « bon marché » de fabrication. N’est-ce là qu’un « détail » ?
Il n’est rien qui soit négligeable en 1921 dans l’établissement de ce paradoxe qu’est une « voiture de luxe bon marché ».
Le moindre écrou doit être discuté, pesé, mesuré, retourné – et supprimé ou renforcé, selon qu’en somme, examen fait et terminé, il joue un rôle de tradition ou de réelle utilité.
Sur cette très grave question de l’orientation de notre fabrication, je prierai nos lecteurs de se reporter à la longue étude que je lui ai consacrée dans le numéro d’ Omnia de mai 1920. On ne peut qu’en répéter les termes.
Nous nous trouvons, depuis la guerre, dans la construction automobile, en présence de deux méthodes : l’ancienne, très et trop suivie encore, qui voit la pièce selon une esthétique classique, vieillotte, il faut l’avouer, et presque dédaigneuse du prix de revient; la moderne, que nous a suggérée, reconnaissons-le, l’Amérique, qui consiste à ruminer pendant plusieurs semaines le problème de la moindre pièce à faire, afin de trouver la forme, la matière et l’outillage qui l’adapteront complètement et à la fois à sa fonction et à une comptabilité de haute précision.
La vieille méthode dit : « Cette pièce coûte ce qu’elle coûte ! » – La jeune méthode ne cesse de répéter : « Qu’est-ce que coûte cette pièce ? «
Les deux principaux obstacles à une fabrication bon marché sont évidemment la matière première et la main-d’oeuvre, aujourd’hui trois et quatre fois plus chères qu’en 1914. II faut donc consommer de l’une et de l’autre le moins possible.
Or, et pour ne nous en tenir qu’à la matière première, si l’on a la curiosité d’établir la décomposition des natures de pièces qui entrent dans l’ensemble d’un châssis moderne, s’il est conçu selon l’antique usage, on constate que la nature de pièce qui charge le plus un prix de revient de châssis est la pièce forgée, ce qui s’explique par la lenteur des procédés de forge et par la qualité des ouvriers forgerons, double élément de l’élévation de prix de cette main-d’oeuvre. D’autre part on constate que les barres, les tubes, les métaux en planches, c’est-à-dire les métaux dans leur premier état de transformation, l’état qui nécessite le moins de main-d’oeuvre, n’accroissent pas beaucoup le prix d’un châssis, bien qu’ils entrent en grand nombre dans sa constitution.
Donc, pour produire à bon compte, il est indispensable : d’une part, d’employer la matière le plus possible dans la forme où elle est livrée aux constructeurs par les hauts fourneaux, les laminoirs, les bancs d’étirage, les fonderies, etc…; d’autre part, de s’ingénier à découvrir, jusque dans les plus petits cas, le procédé qui permettra à la pièce de s’éloigner le moins possible de ce premier état si économique.
II s’ensuit que la conception aussi des moyens par lesquels la pièce sera obtenue joue un rôle considérable dans le prix de revient du châssis. J’ai parlé tout à l’heure du forgeron ; appelons maintenant l’ajusteur. Quel sera son rôle ?
L’ajusteur est, parmi les ouvriers, l’un des plus habiles, un de ceux qu’on ne peut improviser, donc l’un des plus payés. Par conséquent son adresse ne doit plus, comme autrefois, charger de son coût le prix de revient de châssis fabriqués en séries importantes, qui doivent s’assembler dans leurs éléments sans recevoir un seul coup de lime. L’adresse de l’ajusteur s’appliquera désormais aux machines de haute précision, aux machines-outils perfectionnées qui doivent, sans que la main de l’homme la touche, produire en grandes séries la pièce qui va constituer les châssis.
Toute oeuvre d’ajustage sera donc supprimée sur le châssis. Tout réglage à la lime sera remplacé par un réglage à vis et écrous (réglage des poussoirs de soupapes, des dentures, etc.). Tous les modes de montage anciens seront réformés, les clavettes coniques, par exemple, d’ajustage si délicat, seront remplacées par des dentures faites à la machine, etc.
De tels procédés, basés sur l’expérience de l’usine et de la route, conduisent, et par la seule voie saine qui soit, au châssis léger; donc, et j’insiste, au châssis solide, au châssis de qualité.
Je voudrais, en m’appuyant une fois encore sur un exemple tiré de cette 15 chevaux, montrer à nos lecteurs combien les qualités d’une voiture sont, par le lien même des choses, les unes aux autres enchaînées.
Cette voiture, très robuste, est très légère, je viens de le dire. Elle consomme donc fort peu, par rapport à la vitesse qu’elle donne; elle n’a besoin, pour une étape moyenne de 300 kilomètres, je suppose, que d’un réservoir d’essence de capacité relativement faible. Alors qu’une autre six cylindres comportera un réservoir de 80 à 90 litres, celle-ci ne nécessite qu’un 50 litres.
Il en résulte que ce réservoir relativement petit peut être placé à l’avant du châssis, et qu’ainsi sont diminués encore le poids et le prix – puisque les longues tuyauteries, l’élévateur d’essence, etc., sont supprimés. C’est ainsi que la légèreté globale du châssis provoque une augmentation de la légèreté dans certains organismes, dans les détails.
Ajoutons qu’en l’espèce, et pour continuer à démontrer l’enchaînement des qualités d’un châssis, la situation du réservoir à proximité de la main du conducteur procure un avantage nouveau : le tuyau de départ du réservoir porte un robinet à trois voies qui, tourné en positions voulues, donne ou bien la fermeture, ou bien la marche sur la provision normale, ou bien la marche sur une provision de réserve de 5 litres.
Conséquences : suppression du bidon de secours, augmentation de la légèreté, accroissement des possibilités d’outillage, de bagages, etc.
Quand on est parti dans un bon chemin, sait-on jamais quelles découvertes rares on y peut faire ? Je viens d’en donner la démonstration. Le chemin que suit la Lorraine-Dietrich est celui de l’avenir; c’est bien le seul au bout duquel nous puissions trouver enfin des automobiles de grande valeur et de bon marché.
BAUDRY DE SAUNIER.
Et voici ce beau monument historique sous toutes les coutures… (J’espérais depuis longtemps la voir « en vrai » et, franchement, je ne suis pas déçu!) 🙂
c’est toujours un plaisir de découvrir « en vrai » une voiture qu’on a l’impression de connaitre depuis longtemps…
En effet, cette belle Lorraine Dietrich B3/6 de 1923 (N° de série : 121842) est celle qui apparaît sur une des fiches qui recensent les voitures de collection françaises…
Amateur d’Art-Déco, je la trouve particulièrement réussie avec sa carrosserie en « pied de botte », sa couleur bi-ton (rouge et noir), ses accessoires comme ses petites lanternes « hippomobiles » (Auteroche), son phare central « Lucidus », son pare soleil à inclinaison réglable de l’intérieur (!) et son intérieur digne des plus beaux salons des plus grands ébénistes de l’époque…!
(admirez l’ébénisterie, les poignées de portes, les passementeries…) Quelle classe! 🙂
Son moteur est le fameux 6 cylindres dessiné par Marius Barbarou (3445 cc, 15 CV pour 40 Cv à 2800 trs/mn et sur celle-ci, les tiges de culbuteur sont encore apparentes…).
La boite est à 3 vitesses (+ MA). Elle a encore la « petite » calandre…
Son propriétaire (amateur bien connu de Lorraine Dietrich!) a participé au Rallye des Clubs de Marque qui passait à Epinal. Merci pour son accueil… 😉
La carrosserie est une Berline – 4 portes – 4 glaces – 4 places + 2 sur strapontins, réalisée par MAMY à Besançon.
Ce beau Torpédo (ou double Phaeton) Delage type AH2 de 1912 était présentée par les Amis de Delâge à Epoqu’Auto (2017).
L’accueil sur leur stand était particulièrement chaleureux et l’ambiance très amicale… Merci! 🙂
Son moteur est un 6 cylindres borgne de 2.562 cc (66 x 125, 12 soupapes latérales ) de 15 CV Fiscaux. Dessine par DELAGE, il a été construit par MALICET et BLIN.
Son allumage est par magnéto (Bosch) et le carburateur est un Claudel automatique à niveau constant, le refroidissement par thermosiphon.
Sa puissance est de 25 CV a 1.600 trs.
La boite est à 3 vitesses + marche AR et sa vitesse de 85 Km/h à 1.500 trs/mn en 3ième.
Sa carrosserie est présentée comme un double Phaeton mais j’aurais plutôt dit un Torpédo puisque la ligne de caisse est continue (je ne sais pas qui est le carrossier).
Sa ligne est moderne pour cette époque et notez les 2 portes qui ne sont que d’un côté, la roue de secours occupant la place du côté conducteur (à droite, évidemment).
C’est sobre et élégant et la caisse rattrape bien la partie capot-moteur…
Elle n’était pas seule à être exposée puisqu’elle était accompagnée de cette Type M de 1909! Ce beau et imposant double Phaeton a un moteur 4 cylindres Chapuis Dornier.
Après l’avoir vue en « statique » à Rétromobile (2014), j’ai pu voir cette belle (et unique) Hotchkiss Monceau de 1954 rouler lors du passage du Rallye des Clubs de Marque à Epinal (2017). 🙂
Même si le terme de vieux est un peu exagéré, on n’est pas loin de la vérité. La voiture repose, en effet, sur le châssis de la Hotchkiss Anjou 20cv, lourd mais robuste.
Il est conçu pour une propulsion. Les roues avant sont indépendantes et les suspensions sont confiées à des ressorts hélicoïdaux.
Le moteur fait objet de plus d’attention. On reprend le 6 cylindres de 3.5 litres que l’on retravaille. Une culasse en alliage léger est apposée dessus et des carburateurs Solex se chargent de l’alimentation. Le collecteur est revu lui aussi. Au total la mécanique gagne une dizaine de chevaux pour se fixer à 135 ch.
An niveau de la carrosserie, le changement est plus important.
Déjà, Hotchkiss, qui avait toujours carrossée elle-même ses productions, fait appel ici à Henri Chapron.
Le dessin, signé Carlo Delaisse est plutôt élégant, mêlant la forme massive qui sied à des voitures de cette gamme avec une certaine modernité. La calandre s’étire sur les côtés et elle est presque agressive!
Cette voiture (n°93267) était en fait un prototype et il était peut-être question d’en faire une série mais la guerre a stoppé le projet et c’est donc la seule construite. Commandée le 23/02/1939 par Henry Chapron, il la reçoit le 2 mars suivant et elle immatriculée le 15 mais de la même année.
Son histoire est floue pendant la guerre (réquisitionnée par les allemands?) et elle réapparaît à Bordeaux en avril 1948 chez un garagiste, Charles Huc. Elle part aux Etats-Unis en décembre 1954, connait plusieurs propriétaires et finit par revenir en France il y a quelques années (elle est alors de couleur noire) où elle a été restaurée.
C’est le Musée de l’Aventure Peugeot (Sochaux) qui présentait ce Double Phaeton à Epoqu’Auto (2017) pour fêter le 120 ième anniversaire des Types 15 (et 14), tous deux lancés en 1897 dans la nouvelle « usine des autos d’Audincourt » (et fabriqués jusqu’en 1902).
Voici sa fiche de présentation:
Ils sont les premiers modèles de la marque dotés d’un moteur conçu et réalisé chez Peugeot. C’est un bicylindre horizontal (8 HP) disposé transversalement à l’arrière. En fonction du choix retenu parmi les 4 versions proposées, la vitesse maxi obtenue varie de 25 a 35 km/h.
Le changement de vitesses, à 4 rapports et marche arrière, est pour la première fois chez Peugeot enfermé dans un carter ; d’où désormais l’emploi du terrine « boite de vitesses ». La transmission s’effectue par chaînes aux roues arrières.
Le type 15 est le premier modèle Peugeot bénéficiant (en option, ou en série des 1899) de pneumatiques Michelin au lieu des traditionnels bandages pleins. Avec cet équipement les roues a rayons métalliques sont abandonnées au profit de roues en bois plus élégantes et plus robustes.
Le type 15, doté de 4 places, est uniquement livré en « double phaeton », terminologie empruntée aux voitures hippomobiles et inspirée de la mythologie grecque. II peut en option être doté d’un dais protégeant les passagers de la pluie ou du soleil.
(en mythologie, Phaeton, fils du Dieu-Soleil lui emprunte le fameux char qu’il utilise chaque jour pour faire le tour de la terre.
Malheureusement, il n’arrive pas à le maîtriser et brûle tout en passant trop près de la terre.
Jupiter lui envoie la foudre pour l’arrêter. Ça marche mais Phaeton est tué au passage…)
Fabrique de 1897 a 1902, c’est le premier véhicule de la marque réalisé en plusieurs centaines d’exemplaires (276).
Son succès dépasse le vieux continent et l’un d’eux est même expédié au Brésil! L’un des premiers vendus en Angleterre est livré au jeune étudiant Charles Stewart Rolls qui deviendra en 1904 constructeur de prestigieuses voitures.
A Epoqu’Auto, c’est la voiture n° 27137 qui était exposée.
Elle est née avec un moteur RUBY DS 1100cc qui a été remplacé par un FORD Ten 1172cc après guerre.
Ce type de transformation était courant, notamment par le Garage SIREJOLS (ex pilote de la marque) à Levallois-Perret qui a continué à représenter la marque et à construire quelques BNC avec son stock de pièce. Son garage existera jusqu’en 1976!
La carrosserie a été modifiée dans les années 80 avec un « cul pointu » type « Paris-Biarritz » (différent des carrosseries « Saint Hubert » ou cabriolet « Armenonville »… )
Le club des Doyennes Panhard et Levassor présentait un « Coupé Chauffeur » X45 de 1925.
Le châssis X45 a un moteur 4 cylindres (sans soupapes, licence Knight) d’une cylindrée de 2297 cc et de 12 CV fiscaux, type SK4D.
Le démarrage se fait par Dynastar. La boite est à 4 vitesses (+MA)
Il a été construit à 3506 exemplaires entre 1922 et 1930 (dont 614 en 1925). Je crois que celle-ci porte le n° 62241.
La carrosserie est de DUVAL.
Ce « coupé chauffeur » est plutôt moderne car il a délaissé les arrondis façon « fiacre » et la ligne de caisse est quasi continue de l’avant à l’arrière (juste un léger décroché au niveau du chauffeur, qui reste à l’extérieur) et la « caisse » bien intégrée à l’ensemble mais reste quand-même classique en conservant ses lanternes, ses poignées portes et roue en bois issues de la tradition hippomobile…
Tout ça pour dire que je le trouve très équilibré et bien représentatif de son époque… 🙂
et voici une autre 12 CV photographiée dans Omnia d’octobre 1927