Motos DOLLAR

Dollar 21je n’ai pas l’habitude de parler de motos, pour la bonne raison que je n’y connais rien…

Mais l’expo Dollar à Epoqu’Auto m’a tellement impressionné que je ne peux pas m’empêcher de vous en faire part… 🙂

Tout est donc parti de Louis Delachanal (1857-1920) qui crée les cycles Omnium dès 1890 et commence même, au début du siècle dernier à fabriquer des tricycles-porteurs.

A sa mort, c’est sa fille qui reprend la « Manufacture Française des Cycles Omnium », crée la SAVAVA (avec son mari) qui deviendra la « Société Anonyme des Ets Delachanal » et présente une moto au salon d’octobre de 1923. C’est un 125 cm3 et c’est la première « Dollar ». Bien que le nom « sonne » américain, la marque est donc bien française (l’Amérique fait rêver et la présence depuis la fin de la première guerre de Harley et d’Indian y est pour quelque chose… 🙂 ).

Cette moto est très performante grâce à son moteur 4 temps « Moser » et la gamme ne fera que s’étoffer pendant les années ’20…

Il faut dire que la moto est très en vogue car c’est un moyen de transport rapide, plutôt fiable et bien plus accessible que les automobiles…


En 1927, les Dollar prennent une longueur d’avance en inaugurant les moteurs « Chaise » à arbre à came en tête… En abandonnant les moteurs Moser, ce sont les moteurs JAP qui compléteront les gammes à partir de 1929. Dollar est une des plus importante marque de motos françaises de cette époque!

 

 

 

 

 

 

Les années ’30 sont plus difficiles (la crise 29 est passée par là) mais la marque à l’indien (racheté par l’OMI, Omnium Métallurgique et Industriel à qui appartient déjà « Chaise ») réussit à survivre jusqu’à la deuxième guerre. 

Pour une fois, le nom des motos est assez simple à comprendre puisque c’est souvent la cylindrée/le nom de modèle/l’année. Par exemple, en 1935 sort la 250 cc du nom de 250P35. 🙂

Quoi qu’il en soit, la marque n’a proposé que des motos fiables, performantes et très bien finies, il n’y a qu’à voir celles présentées sur cette expo! Et la qualité de cette expo n’avait d’égal que l’accueil des membres de l’Amicales 😉

 

 

 

Enfin, le grand-père de mon beau-frère roulait en Dollar et, depuis qu’il le sait, il en cherche une (à moteur Chaise, a priori une R2, 350 cc, de +/- 1930) donc si vous en connaissez une disponible, n’hésitez pas à me contacter (celle de droite, à côté, ce serait une Terrot)!

(mise à jour du 30/10/2017, la boucle est bouclée, ici une belle Dollar 350cc type R3 de 1930)

 

Chenard et Walcker Type P de 1908

Si Chenard et Walcker existe depuis 1888 (pour fabriquer des bicyclette, ce nouveau moyen de transport étant très en vogue), après avoir fabriqué des tricycles à moteur c’est en 1901 que sort la première automobile de la marque, la Type B à transmission par cardan.

En 1911, elle invente et monte en série des pistons en aluminium. Jusqu’à la première guerre, l’entreprise continue sa  montée en puissance (déménage à Gennevilliers pour pouvoir assumer la demande et produire plus), participe à de nombreuses courses…

Après avoir fabriqué des obus et des moteurs d’avion Hispano Suiza pendant la guerre, Chenard et Walcker revient avec la 3L 15Cv (entre autre), absorbe Sénéchal en 1923, année de tous les succès puisque la marque remporte la première édition des 24h du Mans

Les retombées économiques de ces victoires sont énormes et la marque vit son apogée.

C’est une des marques les plus importantes de l’hexagone à cette époque! 🙂

 

Malheureusement, la concurrence des gros industriels comme Citroën fait rage et la marque a du mal à suivre…

Ni a type Y (1500 cc) et les victoires de la  « Tank » en course, ni l’avant-gardiste traction avant « Super Aigle », sortie en 1934 (!) ne pourront faire remonter les ventes…

Pour compenser sa faible productivité, il y a une un tentative de rapprochement avec d’autres marques, notamment Delahaye mais cela n’a pas fonctionné.

Chenard et Walcker résiste pourtant autant que possible tout en restant innovante (notamment avec la « Mistral » V8 en 1936 mais qui ne se vendra pas…) et la Super Aigle évoluera jusqu’à la guerre avec « les moyens du bord » (en gros, la marque devient presque un assembleur et se fournit chez Chausson pour les caisses, chez Citroën puis chez Peugeot pour les moteurs). Après guerre, elle fabrique des camionnettes Peugeot (pour faire simple) et s’éteint définitivement en 1950, dans l’indifférence générale…. 🙁  Elle avait pourtant marqué l’histoire automobile et sportive!

Mais revenons à la belle Type P de 1910 vue à Epoqu’Auto.

Son moteur est un 4 cylindres bi-bloc de 2L100 et d’une puissance fiscale de 12 HP.

J’aurais tendance à qualifier sa carrosserie de double Phaeton et elle est superbe…

Elle représente bien la standing que Chenard et Walcker mérite 😉

  

à bientôt 😉

Voisin C3 Manessius

 quand j’ai découvert cette pub pour les établissements Manessius, j’ai tout de suite reconnu une Avions Voisin 🙂 (une C3, je pense, ou éventuellement une C5?)

Ensuite, je me suis demandé si je ne l’avais pas déjà vue quelque part… Et, en effet, elle ressemble beaucoup à la C3 (Chassis no. 1981Moteur no. 2012) Cabriolet Transformable carrossée par Rothschild et Fils et vendue par RM Auctions (212800€).

Mais alors, pourquoi se ressemblent-elles autant? (je ne parle pas des châssis-moteurs qui sont les mêmes)

La raison est probablement que les carrosseries Manessius ont été créées par Gustave BAEHR (1881-1954) qui est  l’inventeur de la carrosserie transformable système dit  » brevet Baehr »…

Ce brevet a été exploité par de nombreux carrossiers dont… Rothschild et Fils! Donc, avec le même châssis et l’utilisation du même brevet pour le même type de carrosserie, il était impossible que ces deux autos ne se ressemblent pas, CQFD! 🙂

Manessius était, d’ailleurs, un des rares carrossiers qu’appréciait Gabriel Voisin. Ils avaient, en effet, le même type d’approche et recherchaient la légèreté dans leur conception.

Pour cela, Manessius construisait des carrosseries métalliques, les montants étant aussi en acier et d’une seule pièce afin de favoriser de plus grandes surfaces vitrées (comme c’est expliqué dans cette pub)

 

 

 

 

 

Pour rappel, Gustave Baehr était, entre autre (et en plus d’être un ami d’André Citroën):

-Créateur de Baehr &Cie, la première compagnie de taxis parisiens en 1906.
-Concessionnaire exclusif des automobiles Delahaye de 1909 à 1913.
-Propriétaire fondateur des établissements St-DIDIER Automobile à Paris de 1913 à 1914 et de 1919 à 1928, principal vendeur de la marque Citroën dans le monde, avec des filiales à Vienne, Berlin et Varsovie et des représentants dans presque tous les pays. Elle fut la plus importante du monde, agent de la plupart des grandes marques françaises (dont Lorraine Dietrich), employant plus de 500 personnes, mais commerçant aussi des articles de sport, des accessoires en gros, la location d’automobile de luxe, et exploitant des tennis couverts.
-Administrateur  de la Carrosserie Manessius (créée et appartenant à Manès Lévy) , la plus importante usine de carrosserie de France à son époque.
-Inventeur de la carrosserie transformable système dit « Baehr » exploitée pendant dix ans dans le monde entier. 🙂
-Fondateur et administrateur de la Société Française des freins hydrauliques Lockheed de 1928 à 1931.
-Administrateur délégué et concessionnaire exclusif de la Société Citroën à partie de 1931.
-Président de l’Union Syndicale et Professionnelle des Chauffeurs d’Automobiles de France

d’autres Voisin par Manessisus:

Rochet-Schneider Type 16500 de 1924?

Vue à Epoqu’Auto, ce Torpedo « Skiff » Rochet-Schneider 16500 en cours de restauration.

La carrosserie est de BILLETER et CARTIER et son moteur est un 4 cylindres de 4L, soupapes en tête (cf. la pub). La qualité de cette auto est à la hauteur de la réputation de la marque!

Pour rappel, Rochet-Schneider était un constructeur lyonnais (créé par Édouard Rochet et Théophile Schneider) qui commença par fabriquer des vélos dès 1889 et des automobiles à partir de 1892.

Devenu anglaise en 1905, elle redevient française après un premier échec en 1909, année aussi du départ de Théo Schneider (qui va créer sa propre marque) et du rachat des carburateurs Zenith (Zenith qui assurera la prospérité de l’entreprise qui, par ailleurs vendait peu de voitures, de part le positionnement très haut de gamme…). La qualité était telle que le président de la République Raymond Poincaré avait choisi un Torpédo 25 CV de la marque comme véhicule officiel en 1913. Après la première guerre, les autos étaient toujours aussi haut de gamme mais la faible productivité en faisait les châssis les plus chers du marché. La production ne survit pas à la crie de 29 et s’arrête en 1931 pour les voitures (et en 1951 pour les poids lourds).

 

Delahaye Type 32 de 1910

et voici la plus ancienne Delahaye du salon Epoqu’Auto de 2015.

Une Delahaye Type 32 de 1910. La Type 30 a été fabriquée de 1907 à 1913.

Son moteur est un 4 cylindres de 1950 cc (en 12 et 16 HP) et elle peut rouler à… 65 km/h.

Elle était le « coeur de gamme » de la marque et sa qualité de fabrication ainsi que sa fiabilité on justifié le slogan publicitaire « Solide comme une Delahaye! » 🙂

comme le rappellent ces publicités, Delahaye ne fabriquait que des automobiles, la marque était aussi spécialisée en poids lourds et camions de pompier et produisait même des canots automobiles…

 

Talbot Baby T120 coach de 1938

cette Talbot (châssis n° 91509) mise en vente par Osenat à Epoqu’Auto ne manquait pas d’élégance, y compris de l’intérieur… Estimée entre 50 et 70000€, elle est partie à 59000€

Pour rappel, la T120 (17 cv) est, avec la T150 (23 cv), une des grandes réussites d’Anthony Lago à son arrivée chez Talbot, en 1934 (en fait, quand il reprit la branche française de l’entreprise).

Bien que conservant son image de qualité aux carrosseries classiques, la marque de Suresnes s’oriente ainsi clairement vers plus de sportivité!  

Son moteur, conçu par Walter Becchia, est un 6 cylindres en ligne de 2996 cc (alésage 78mm*course 104;5mm), soupapes en tête inclinées fixées dans les chambres de combustion hémisphériques et ouverts par poussoirs croisés développe 90 cv à 4000 trs/mn et la transmission passe par une boite Wilson pré-sélective (4 vitesses + MA). Ce moteur sera sera produit de 1934 à 1939, sous le nom de T17 après 1936.

Ce coach (je pense en carrosserie usine) est basé sur un châssis court, dit « Baby », le plus sportif de la gamme (empattement 2950 mm).

Grâce à ce châssis au poids modéré et son excellent moteur, elle peut atteindre environ 150 km/h !

Son intérieur en cuir d’autruche est particulièrement luxueux (ce qui va bien avec ce type d’auto qui peut se qualifier de « sport-chic » (photos Osenat car j’ai raté les miennes)

Par ailleurs, une des plus belles oeuvres d’art automobiles de tous les temps est la T150 SS « goutte d’eau » par Figoni-Falaschi

Lorraine Dietrich C-HJ Limousine de 1912 par Labourdette

je m’excuse par avance car ceci n’est pas un article mais un plagia d’une annonce (particulièrement bien faite) pour la vente de cette

Lorraine Dietrich TCHJ de limousine .

Néanmoins, je ne résiste pas à l’envie de le partager pour faire découvrir cette sublime auto. 😉

 

 

 

-châssis: n°16062, type C, dimensions 480 x 186 x 235 cm, empattement 358 cm, poids 1.880 kg

-moteur(numéro 16294) type: HJ (4 cylindres bi-bloc 5.700 cc – 28 HP (Alésage x course: 110 x 150 mm), licence Turcat-Méry), boite 4 vitesses (+MA)

 

 

Inutile de faire des commentaires, ni sur les qualités de fabrication du châssis et du moteur dignes de la maison Lorraine Dietrich, ni sur le luxe et les finitions de la carrosserie comme savait le faire Labourdette, les photos parlent d’elles même!

Quelques pub d’époque:

un Landaulet (équivalent à une limousine mais avec l’arrière qui s’ouvre comme un cabriolet) sur le même châssis/moteur de 28 HP

et

une Limousine (même type de carrosserie que sur celle qui est présentée plus haut) sur un châssis/moteur 16 HP

 

 

De Dion Bouton Type E 1900

voici peut-être l’auto la plus ancienne du salon Epoqu’Auto de 2015.

Il s’agit d’une De Dion Bouton « Vis-à-vis » type E de 1900 (elle serait plutôt de fin 1901, début 1902) mise en vente par Osenat (estimée entre 40 et 60 K€, elle est partie à 43000€).

Données techniques: (bien que De Dion Bouton aie été la première marque à fabriquer des 8 cylindres, on en est encore, ici, au mono cylindre 🙂 )

N° de série: 452
BV n° 1405 (2 vitesses)
Moteur n° 5973 (4 cv 1/2 1901)
Carburateur n° 1766

Vitesse maxi: 35 km/h

Cette auto serait peut être considérée comme étant la première voiture de série d’après l’annonce de Osenat (à moins que ce ne soit la Panhard Levassor de 1891, produite à 5 exemplaires identiques et… en série…).

Néanmoins, cette voiture a une histoire amusante puisque elle a été démontée après la première guerre et son moteur a servi à faire du cidre et ce, pendant la deuxième guerre aussi. Ce n’est que dans les années ’80 qu’elle a été remontée et c’est peut-être grâce à cette vie mouvementée qu’elle est parvenue jusqu’à nous…

Il faut d’ailleurs rappeler que les moteurs De Dion Bouton avaient une excellente réputation de rendement et d’endurance depuis toujours, qu’ils étaient vendus à beaucoup d’autre firmes, jusqu’aux EU (comme on peut le voir sur cette pub « Motorette » américaine) et que c’est cette marque qui a inventé, le slogan: « Un moteur produit à 50.000 exemplaires, toujours copié, jamais égalé » … 🙂

Place aux photos:

et des pubs d’époque (je ne sais pas pourquoi mais il semble qu’une voiture se devait d’écraser des animaux de ferme… 🙂 ):

et une photo trouvée sur le net (mais je ne sais plus où 🙁 )

Delahaye 135 Coach Autobineau de 1935

à Epoqu’Auto, le club Delahaye présentait deux belles (et uniques) 135.

Aussi, l’accueil était particulièrement chaleureux et j’ai beaucoup appris sur ces deux autos 🙂

La « 135 » était un modèle phare (pour ne pas dire culte tant ces modèles étaient performants, agréables à conduire et à la tenue de route irréprochable d’après l’avis général de l’époque!) chez Delahaye et a été fabriquée de 1935 à 1952.

Environ 2592 châssis auront été produits, carrossés par les plus grands.
Elle était très performante et a brillé en compétitions avec les châssis 20 ch, 3,5L « compétition » et « spécial » (allégé et court).

En effet, dès sa sortie, elle gagne la Coupe des Alpes (d’où le nom du châssis court éponyme), le Paris-Nice en 1936, le Rallye Monté-Carlo en 1937 et 39 et remporte les deux premières places aux 24h du Mans de 1938!

 

La première est donc ce sublime Coach « Coupe des Alpes », n° 45482, de 1935 (la Delahaye 1935 la plus ancienne répertoriée) par Autobineau. C’est un 6 cylindres 18 Cv de 3,2 L.

J’aime particulièrement sa carrosserie au style aérodynamique en vogue à l’époque (on en en plein dans l’Art-Déco) et son arrière en « queue de pie »  qui donne l’impression que la voiture est en action et qu’elle a démarré trop vite! 🙂

Elle est parfaite et son propriétaire m’a expliqué qu’il l’a sauvée en la rachetant et en la restaurant il y a quelques années car, étant à l’état d’épave, elle a failli partir en Angleterre pour être y transformée en voiture de course (c’est un châssis court).

Quelle bonne idée que de l’avoir sauvegardée, d’autant plus qu’elle est unique! (la photo du moteur a été « piquée » sur le site du Club Delahaye)

Autobineau avait aussi réalisé une berline (sans montant)

La deuxième est une 135 cabriolet de 1938, carrossée par Carlton Carriage (GB), elle aussi unique!

(on constate au premier coup d’oeil  que depuis 1935, la calandre a évolué et qu’elle est plus « bombée » 😉 )

et comme si cela ne suffisait pas, dès l’entrée du salon, nous étions accueilli (entre autre) par cette belle

135M de 1937, carrossée par Chapron en cabriolet « Roadster »

un prochain article présentera la Type 32 de 1910 qui était aussi présente sur ce salon.

Quitter la version mobile
%%footer%%