Lorraine Dietrich dans Le Petit Parisien 1908

je reviens encore sur cette année 1908 et la participation aux courses de Lorraine Dietrich.

Même si elle n’ont pas gagné ces grands prix, l’histoire et les classements ne sont pas totalement représentatifs et ne rendent pas honneur à l’importance de cette grande marque à cette époque.

Donc, afin de réparer cette injustice, voici la première page du « Petit Parisien » (« Supplément Littéraire Illustré ») du 12 juillet 1908, qui est illustrée d’une très belle gravure montrant une Lorraine Dietrich en course. (Le numéro 1-B peut laisser penser qu’il s’agit de celle de Rougier en 1906….).

Ceci prouve donc que ces autos comptaient et étaient prises au sérieux 😉 !

(Quand à la rouge en bas à gauche, ce serait la Fiat de Mr Lancia ou de Nazzaro?)

 

(ce journal, bien que daté du 12/07/08, ne connait pas encore les résultats du Grand Prix à Dieppe qui s’est couru les 6 et 7 juillet….

La presse et les informations circulaient moins vite qu’aujourd’hui… il n’existait pas encore d’application de « naillephone » pour avoir les résultats en direct 🙂 )

 

 

et voici, pour le plaisir des yeux, quelques photos de « 1-B »

Lorraine Dietrich au grand prix de Dieppe 1912

pour continuer cette « saga » de mésaventures en courses pour nos Lorraine (et partager ces belles photos d’époques trouvées sur Gallica), voici le grand prix de Dieppe de l’A.C.F.de 1912. Ceci permet aussi de démontrer que cette marque a toujours été présente en compétition, ses dirigeants étant des passionnés.

En cette année de 1912, les Peugeot (avec Georges Boillot) surclassent les autres. Il finira premier. Les Sunbeam font aussi leur arrivée en force…

Peugeot gagnera aussi la Coupe de la Sarthe au Mans cette même année (avec Jules Goux)

Ce sont 4 Lorraine Dietrich 60 HP qui présentent sur la ligne de départ: celle de Victor Hémery (11), de Paul Bablot (31), de René Hanriot (34), et de Stefan Heim (57).

   

On constate, au 1er coup d’oeil, qu’elles n’ont pas toutes les mêmes roues (artillerie démontable ou à rayon) et qu’elles ont une grille de protection devant le radiateur (contrairement à 1908).

Victor Hemery mènera au 1er tour mais, malheureusement, aucune n’arrivera au final…(casses moteur et celle de Henriot prendra feu).

Mais voici quelques belles photos des Lorraine Dietrich pendant cette course:

Lorraine Dietrich au Grand Prix de Dieppe 1908

le moins que l’on puisse dire, c’est que nos Lorraine Dietrich n’ont pas brillé lors de cette course de l’A.C.F. (Automobile Club de France) à Dieppe le 7 juillet 1908. Mais l’histoire d’une marque n’est pas faite que de succès et c’est peut-être grâce à l’expérience de ces échecs (et à l’arrivée de Marius Barbarou à partir de 1914) qu’ils ont réussi à se hisser au plus haut après guerre….. (1924, 1925 et 1926) 🙂

Après une décevante 4ème place l’année précédente (de Fernand Gabriel sur la LD1), Duray ayant du abandonner après avoir mené jusqu’au 9ème tour (sur 10) et après avoir battu le record de vitesse moyenne (121.34 km/h), Lorraine Dietrich inscrit 3 voitures:

la n° 5 d’Arthur Duray, la n° 22 d’Henri Rougier et la n° 38 de Ferdinando Minoia.

Malheureusement, aucune n’arriva, toutes victimes de problèmes mécaniques (magneto ou embrayage)

voici le type de voitures qui participaient:

CFQ, 40 cv, 4 cylindres.

 

 

 

Cette course a été emportée par Christian Lautenschlager sur Mercedes suivi des français Victor Hémery et René Hanriot sur Benz.

Il n’y aura plus de grand prix de l’A.C.F. avant 1912 (mais il y aura d’autres courses automobile).

Sur cet extrait vidéo, on peut apprécier l’ambiance, comprendre la nécessité pour le pilote de partir avec son mécanicien, imaginer la tenue de route de ces voitures de course et, pour ma part,  j’adore le bruit des moteurs …;)

Voisin C3 S de 1922

pour continuer la présentation des Voisin de P.Mullin, voici la C3 S de 1922 (c’est une reconstruction mais elle n’en est pas moins intéressante car c’est la dernière évocation de cette voiture).

 

 

A cette époque, la meilleure publicité pour une marque automobile était de gagner des courses et de battre des records.

Et c’est pour le Grand Prix de A.C.F. à Strasbourg (Juillet 1922) que l’équipe Voisin prépare quatre C3 (la n° 12 pilotée par Rougier, la n° 6 par Duray, la n° 6 par Gauderman et la 17 par Piccioni qui finiront respectivement 1er,  2ème, 3ème et… 5ème, la Peugeot de Boillot de plaçant à la 4ème place).

 

 

 

 

 

 

 

 

(extrait du catalogue de 1923, appréciez la caricature de Rougier! Photo prise sur AutomobilesVoisin.fr)

Comme souvent avec Voisin, l’histoire de ces voitures n’est pas simple…. En effet, Gabriel Voisin avait fait une caisse de 90 cm de large pour gagner en aérodynamisme et en poids mais le règlement de la course en imposait 130. G.Voisin, qui n’a jamais été ami avec l’autorité et les règles, a refusé de modifier cette carrosserie et a eu l’idée de mettre ces « ailes avortées » qui ajoutent artificiellement de la largeur. Ce n’est donc ni un hommage à son ancien métier de constructeur d’avions, ni un nouveau concept aérodynamique… 🙂

Par ailleurs, son centre de gravité (comme son moteur) est étudié pour être le plus bas possible et en avant du centre de poussée aérodynamique (on trouve les explications dans le livre « Mes 1001 voitures « , mémoires de G. Voisin). Aussi, elle a 4 freins et la répartition donne plus de puissance sur l’avant pour gagner en stabilité.

Son moteur est évidemment le 4 cylindres (sans soupapes) de 3969 cm3.

Je crois que les voitures originales ont brûlé dans un incendie de l’usine Voisin.

Voisin Type C3 S (1)

la Cadillac 341A Town Sedan d’Al Capone

inutile de présenter Al Capone, dit « Scarface »,  le chef de la mafia à Chicago de 1925 à 1932. C’était l’époque de la prohibition, ce qui lui a permis de s’enrichir avec l’alcool de contrebande (et les cabarets, le racket, la prostitution,…etc… et même quelques activités légales…). Il avait des arguments pour ne jamais être inculpé et ne jamais avoir de témoins lors ses crimes….. Ils peuvent être résumés par sa phrase:« On peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver, qu’avec un mot gentil tout seul. ».

Sa fortune était immense et son train de vie fastueux.

Evidemment, dans ce contexte, il se devait d’avoir une voiture luxueuse, puissante et confortable.

C’est donc sur Cadillac qu’il a jeté son dévolu, une 341A Town Sedan (berline) V8 en 1928.

Cette voiture a été blindée à sa demande (principalement les vitres), a été peinte de la même couleur que les voitures de la police de Chicago (et avait les même équipements, dont le gyrophare, la radio…) et la custode arrière s’ouvrait pour pour pouvoir tirer sur des éventuels poursuivants. Ce n’est pas qu’Al Capone était paranoïaque, mais son « métier » faisait qu’il y avait quelques « contrats » sur lui….

 

La série 314 A, pour en revenir à cette voiture, est déjà sortie en 1927 avec un V8 de 5145 cm3 (soit 314 pouces cubes, d’où son nom), fait 86 cv avec un couple énorme, monte à 112 km/h et possède la première boite de vitesses entièrement synchronisées.

Elle deviendra la 341 quand sa cylindrée passera à 5.6l (90 cv) courant 1928 et même la 452 quand Cadillac inaugurera le V16 (!) en 1930. Celle de notre criminel est de une 341 de 1928 (chassis n° 306449).

Quant à sa carrosserie, elle inaugure ce que sera la « design automobile » car c’est la première fois que le dessin d’une voiture américaine est réfléchi dans son ensemble  (et non pas par un carrossier qui doit s’adapter au chassis et à son capot moteur avec ses ailes). C’est Harley J. Earl qui en est à l’origine et qui créera chez GM (General Motors) le premier studio de style intégré pour une marque, le« Art and Colour Section ».

Pour ce qui est de l’histoire de cette 341A, elle a continué après l’arrestation de son propriétaire.

En effet, cette voiture a aussi servi de voiture officielle au président américain Roosevelt (elle avait été saisie et était stockée dans les garages du Fisc) pour se rendre au Capitole lors de son « discours contre l’infamie » en 1941 lors duquel il déclara la guerre contre le Japon, suite au bombardement de Pearl Harbour. La petite histoire veut que quand il est monté dedans, il a dit « J’espère que ça ne dérange pas Monsieur Capone ».

Cette voiture a été vendue aux enchères en 2012. Elle a été adjugée autour de 472000€ (elle aurait pu faire plus mais il y a des doutes sur son authenticité….)

   

Salmson VAL 3 GSS de 1924

l’avantage des ventes aux enchères, même quand on n’est pas directement acheteur, c’est que cela permet de mettre des modèles rares et exclusifs en avant et, donc, de les faire découvrir au plus grand nombre…..

Voici donc la rare « Salmson VAL 3 GSS » (ou plutôt AL) de 1924 qui était passée en vente par Artcurial en 2009 (estimée entre 60 et 80000€)

Ces autos ont été commercialisées entre 1924 et 1928 (même si des versions usines ont existé en ’22 et ’23)

C’est ici la n° 34 (n° de série et moteur) sur 133 construites et donc une des premières (la douzième fabriquée, normalement).

Sont moteur est bien sûr un 4 cylindres 62×90 de 1086 cm3,3 paliers, 2 ACT 😉 , 1 carburateur Solex et, comme c’est une GSS, boite 4 vitesses (+ marche arrière). Le châssis est de type « bouteille » et elle a (déjà) 4 freins ! Elle fait entre 35 et 40 Cv et peut monter à 140 km/h.

Ces voitures dépendaient du service course qui était sous la responsabilité directe d’Emile Petit (l’ingénieur de Salmson qui est à l’origine, avec André Lombard du tournant de Salmson, après la première guerre mondiale, vers la construction automobile)….. La fin de ce service, en 1928 coïncide avec son départ de la société!

Le GSS (Grand Sport Spécial) se démarque des GS par la boite à 4 vitesses,un équipement plus complet  (instrumentation, appareillage électrique…) et était probablement la voiture de course la plus aboutie que Mr Toutlemonde pouvait acheter. Elle était aussi bien plus chère puisqu’un GS coûtait 23400 F contre 31200 F pour le GSS (d’où sa rareté!). Il y aura aussi les GSS type San Sebastian (moteur plus évolué) et les GSC (Grand Sport Course de ’26 à ’28, avec ou sans compresseur).

Pour revenir à celle-ci, elle a été, dans le passé, exposée au Musée de l’Automobiliste à Mougins et elle est éligible au Mans Classique.

 

Je remercie vivement l’heureux propriétaire de cette voiture pour me permettre de partager cet article, d’une part, et pour l’envoi des photos ci-dessous, d’autre part.

Turcat Méry UG de 1925

on n’en voit vraiment pas souvent passer, des Turcat-Méry….

Moi même, c’est ma passion pour Lorraine Dietrich qui m’a fait découvrir cette marque de Marseille. En effet, ils ont collaboré ensemble à partir de 1902 et les De Dietrich (qui deviendront rapidement Lorraine Dietrich) ont été fabriquées sous licence jusqu’en 1911.

Mais revenons à cette « UG » de 1925, n° de série 7820, qui a été vendue par Artcurial en 2009 (elle était estimée entre 40 et 50000€). Les phares sont plus récents que la voiture….

 

Elle a un 4 cylindres de 2.4l, 1 ACT et 3 vitesses (+ marche arrière), suspensions à essieux rigides à l’avant comme à l’arrière et elle pouvait monter à 105 km/h. Sa carrosserie est une Limousnie, 7 places à séparation chauffeur. La mascotte du radiateur est une cigales, ce qui était l’emblème naturel de cette marque marseillaise..

Après la première guerre mondiale, Turcat-Méry n’a pas vraiment réussi à trouver sa place dans le marché et était en proie à des difficultés financières, d’autant plus que ses voitures étaient chères, particulièrement bien finies mais peu rentables à cause de volumes trop faibles…. La marque sera liquidée en 1929.

Les modèles UG, en version sport ont brillé en 1925 et ont remporté des victoires.

Le slogan publicitaire était: « La Voiture Des Connaisseurs »

Pour la petite histoire, André Turcat, le premier pilote du Concorde en 1969 est le petit-fils de Léon Turcat.

Le Vieux Charles III Lorraine-Dietrich

pour les amateurs d’aviation, le Vieux Charles, c’est le nom de l’avion de Guynemer de l’Escadrille des Cigognes pendant la première guerre mondiale…..

 

 

 

Pour les passionnés de Lorraine Dietrich, c’est évidemment une voiture de course préparée pour le Grand Prix Automobile de France à Dieppe en 1912.

En fait, il y avait 4 voitures inscrites et elles étaient équipées d’un gros 4 cylindres de 16L pour 160 ch et pouvait atteindre les 180 km/h….

Malheureusement, elles n’ont pas brillé (c’est Georges Boilot avec sa Peugeot qui a gagné, ils étaient imbattables à cette époque…, devant une FIAT et 3 SUNBEAM) et aucune n’est arrivée (celle de René Hanriot a pris feu et celles de Paul Bablot, de Stefan Heim et Victor Hémery ont subi des casses moteur). Dans le  clan des De Dietrich, la déception est grande…!

Afin de sauver la face et de prouver les qualité de cette voiture, celle de Victor Hemry part pour le circuit de Brooklands où Charles Jarott (ancien pilote De Dietrich en 1903 et devenu concessionnaire de la marque en Angleterre) organise une série de  records. La voiture ne passe pas le cap des 100 miles en 1 heure mais bat les records de vitesse de 1,2,3 et 4 heures!

Suite à ça, elle est exposée sur le stand Lorraine Dietrich du Salon de Paris fin 1912 et repart sur le circuit de Brooklands pour y être achetée par Sir Malcolm Campbell qui en fait sa première « Blue Bird » et remporte ses premières courses à son volant.

Elle fera de la compétition à Brooklands jusqu’au début des années trente et rentrera dans le musée du circuit (le Brooklands Motor Museum) après avoir été rebaptisée « Le Vieux Charles III », en hommage à Guynemer…!

100 ans du Grand Prix Automobile de Lyon

ce week-end a lieu, à Lyon, le centenaire de cette course mythique. Bien que la guerre n’ait pas encore été déclarée, elle a bien eu lieu sur la piste… surtout entre Peugeot et Mercedes!
Les différents pays étaient ainsi représentés:
– pour la France: Delage, Peugeot et Schneider (ces voitures étaient bleues)
– pour l’Allemagne: Opel et Mercedes (blanches)
– pour l’Angleterre: Vauxhall et Sunbeam (elles étaient vertes)
– pour L’Italie: Flat, Nazzaro et une Aquila (rouges)
– pour la Belgique: Nagant
– pour la Suisse: Piccard-Pictet (Pic-Pic) .
Bien que Georges Boillot, à bord de sa Peugeot (qui, pour la première fois avait des freins à l’avant!) mène une bonne partie de la course, il se fait doubler par les Mercedes 115HP qui finissent aux 3 premières places (la Peugeot, en piteux état, finit quatrième à cause, entre autre, de ses problèmes de pneus).

Pour ce week-end, aucune approche belliqueuse, évidemment, mais un hommage à ces courses qui font partie de l’histoire. (celle de 1914, mais aussi celle de 1924 ( c’est Campari qui gagne en Alfa Roméo devant la Delage française) et celle de 1947 (Talbot prend les 1ère et 3ème places à l’arrivée et c’est une Maserati qui se place entre les deux).

Retrospective du 1er mai  et Grand Prix de Lyon

Merci à Jean-Yves Dubost pour ces photos de la première journée 😉

et une très belle Lorraine-Dietrich avec sa Croix de Lorraine (CFO de 1908?) derrière une Simplex

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